Espagne : Un Marocain en grève de la faim pour éviter son expulsion

Mustafa El Yakoubi, un Marocain de 47 ans, vit une situation difficile en Espagne. Il est en grève de la faim depuis quelques jours pour protester contre sa probable expulsion car il ne dispose toujours pas d’un permis de résidence. Mustafa campe dans la rue Serrano, dans une zone dénommée «Milla de Oro» à Torrejón de Ardoz (Madrid). Il explique a EFE que les autorités espagnoles refusent de lui accorder le permis de séjour pour être resté plus de dix mois sur les cinq dernières années en dehors du pays.

Treize mois en dehors de l’Espagne

Le Marocain avait quitté l’Espagne pour chercher du travail dans son pays d'origine. «J'ai été au total pendant 13 mois dehors, mais en travaillant, parce que j'ai cherché ici mais je ne trouvais rien. Je n’ai pas demandé l’aide du gouvernement non plus», indique-t-il à EFE. Mustafa fait aussi savoir qu’il s’est rendu au Maroc, à Tétouan, au chevet de sa mère qui était hospitalisée. Il dit avoir ignoré le changement de la loi sur le séjour des étrangers. Cette loi exige en effet que les étrangers renouvellent leur permis de séjour d’avance pour ne pas accumuler plus de six mois de séjour en dehors de l’Espagne.

L’ambassade marocaine visée

Mustafa tire aussi à boulets rouges sur son ambassade à Madrid. «J’ai demandé à parler à l'ambassadeur (du Maroc), mais on m’a mal traité», se plaint-il. Ils m’ont dit qu’il n’était pas là et que je dois trouver un autre endroit pour résoudre mon problème. Je trouve incroyable que l'ambassade de mon pays soit ici, mais ne se soucie pas de défendre les droits des Marocains en Espagne».

«Nous avons passé notre vie à travailler ici. Dans mon cas, c’est depuis 2011, je travaillais comme ouvrier dans des travaux publics comme la M-30 (autoroute de Madrid), et il m’arrivait de travailler jusqu'à 70 heures de suite parce qu’on nous disait que c’était une course», poursuit-t-il avant de lancer dépité «et résultats des courses, je dois retourner au Maroc car je n’arrive pas à renouveler mon titre de séjour».

Aujourd’hui dans la rue, le Marocain a reçu la visite de quelques représentants d’associations marocaines à Madrid. Ces derniers lui ont promis d’étudier son cas, mais depuis, Mustafa n’a pas eu de retour.