Des militants associatifs ont dénoncé hier lors d’un point de presse à Rabat des actes de tortures contre les détenus salafistes au Maroc et demandent l’ouverture d’une enquête sur des «faits avérés». Lors de cette rencontre au siège de la Ligue Marocaine des Droits de l’Homme (LMDH), les participants ont déploré la «persistance» de la torture dans les prisons marocaines, même si le royaume chérifien a ratifié les traités internationaux pour combattre la torture.
«Nous voyons un double jeu dans la conduite et le comportement du Maroc», a déclaré à EFE l’activiste Mohamed Haqiqi, président de l'association Ligue universelle des droits et libertés, qui a souligné que le pays a fait des progrès dans la ratification des conventions pour combattre la torture mais cela diffère dans la pratique.
Haqiqi a également indiqué que les détenus salafistes sont soumis à une série de mesures dans les prisons marocaines qui «violent leurs droits», et a appelé les autorités à adopter une «approche conciliante» pour ceux qui ne sont pas impliqués dans des actes criminels. Il a en outre demandé l'examen de la législation antiterroriste au Maroc.
Pour sa part, l’avocat Jalil Idrissi a souligné que les allégations de tortures se produisent en toute connaissance de l’administration pénitentiaire. L’avocat déplore le fait qu’une douzaine de plaintes pour tortures n’aient pas été examinées par les autorités.