Le groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants vient de déposer une proposition de loi, modifiant le code des partis politiques de 2011. L’initiative vise à limiter la durée des mandats des chefs des formations à quatre ans, renouvelable une seule fois.
Le texte des députés du Tracteur risque, une fois adopté, de bouleverser complètement le landerneau politique. La nouveauté réside dans les barrières dressées devant les chefs de structures partisanes. Ils seraient dans l’incapacité à prétendre à exercer la fonction de ministre ou de chef du gouvernement à moins qu’ils démissionnent de leurs postes à la tête des partis.
Un texte qui a peu de chances de voir le jour
Quatre noms au sein de l’actuel exécutif sont dans le viseur de ladite proposition de loi. Il s’agit de Abdelilah Benkirane, Mohand Laenser, Nabil Benabdellah et Sahaheddine Mezouar. La constitution du 1er juillet 2011 a déjà déclaré incompatible de réunir le mandat de député ou sénateur avec la responsabilité de ministres. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi Saâd Dine El Otmani, une fois évincé du département des Affaires étrangères, le 10 octobre 2013, n’a plus mis les pieds au parlement. L’article 14 de la loi organique de la Chambre des représentants précise, en effet, que «le mandat de membre de la Chambre des représentants est incompatible avec l’exercice de toutes fonctions publiques non électives dans les services de l’État».
La proposition des députés du Tracteur a néanmoins peu de chance de voir le jour. Au Maroc, un chef de parti membre de la majorité gouvernementale qui n’est pas ministre aura du mal à asseoir son autorité et à pérenniser la fidélité de ses fidèles en les récompensant par des postes de directeur de cabinet, de conseillers et de chargé de missions... parfois fictives.
Au royaume, c'est Mohand Laenser qui détient le record absolu de longévité à la tête d’une formation politique. Il dirige le Mouvement populaire depuis 1986. Sur son tableau de chasse figure plusieurs ministères à commencer par les Télécommunications en 1981 jusqu’à l’Urbanisme depuis le 10 octobre 2013. Sans oublier qu’il était ministre de l’Intérieur, de l’Agriculture et même ministre d’Etat sans portefeuille.