Zacarias Moussaoui a accusé, dans une déclaration sous serment, des membres éminents de la famille royale saoudienne de financer le réseau terroriste Al Qaida à partir des années 1990. Moussaoui accuse les princes Bandar Bin Sultan, Turki al-Faiçal and Al-Waleed bin Talal d’être parmi les bailleurs de fonds du réseau terroriste.
Abattre le «Air Force One»
Dans cette note reprise par NYTimes, le Franco-Marocain, qui avait plaidé coupable pour 6 accusations liées au terrorisme en 2005 et qui est détenu dans une prison de haute sécurité à Florence, dans le Colorado, fait également état d’un plan discuté avec l’ambassade saoudienne à Washington pour abattre l’avion du président américain «Air Force One». Ces révélations figurent dans un dossier présenté mardi dans le cadre d'une affaire civile liée aux familles des victimes des attentats meurtriers du 11 septembre 2001. Elles viennent dans un contexte sensible dans les relations américano-saoudiennes avec le récent décès du roi Abdallah.
L’ambassade saoudienne réagit
Dans un communiqué publié lundi soir et relayé par CNN, l’ambassade d’Arabie Saoudite à Washington a démenti les accusations du Franco-Marocain. La Commission des attentats du 11 septembre 2001 avait rejeté les allégations selon lesquelles le gouvernement ou des officiels saoudiens ont fondé Al Qaida, a-t-elle rappelé.
«Moussaoui est un criminel dérangé dont les propres avocats ont présenté des preuves de son incapacité mentale», indique le communiqué. «Ses paroles n’ont aucune crédibilité. (...) L'objectif est d'attirer l'attention sur lui-même et essayer de faire ce qu'il ne pouvait pas faire par des actes de terrorisme - saper les relations américano-saoudiennes», ajoute l’ambassade.
Dans ces déclarations, Moussaoui évoque aussi une réunion en Arabie Saoudite avec le prince hériter Salman (l'actuel roi) et d'autres membres de la famille royale saoudienne, tout en leur fournissant des lettres d'Oussama ben Laden. Le Franco-marocain, bien qu’emprisonné pendant les attaques, avait plaidé coupable en avril 2005 de six accusations de complot criminel en liaison avec les attentats du 11 septembre et de complicité avec les pirates de l'air.