Ylies, un élève de seulement 6 ans, est malmené par son école depuis les dramatiques événements à Paris. Tout commence le 15 janvier dernier lorsque la mère reçoit un appel du directeur de l’école de son fils, qui lui pose une série de questions étranges : «est-ce que vous avez des revendications contre mon école ?», «avez-vous de la colère ou de l'agressivité à mon égard ou à l'égard de l'école ?», ou encore avez vous un «ressenti», comme le rapporte le CCIF. Le directeur faisait ainsi référence aux attentats de Paris.
Choquée par cet interrogatoire, la maman décide d’en informer le commissariat et sera auditionnée. Et ce sera le début de sa galère. L’école et particulièrement son directeur vont commencer par avoir un comportement hostile à son égard, mais pas que…
Le fils joue le rôle d’un des frères Kouachi !
Même le petit Ylies n’y échappera pas. Il explique à sa maman, entre le 20 et le 22 janvier, qu’il a été puni plusieurs fois et que le directeur l'a saisi violemment par le bras (au niveau du poignet). Une fois chez le médecin, ce dernier lui délivre une interruption scolaire de deux jours. Ylies n’avait plus envie de remettre les pieds à l’école. L'enfant explique aussi à sa mère que «la maîtresse est méchante et toujours en colère».
Dépassée par les événements, sa mère porte plainte au commissariat pour violences à l'encontre de son enfant. Quatre jours après, elle reçoit dans le cahier de correspondance de Ylies, une note étrange de l’inspection académique. Celle-ci indique, en effet, que son fils se jette par terre et se cogne, volontairement, la tête contre les murs... Mais le choc sera plus énorme lorsqu’elle apprendra que le directeur de l’école a fait jouer son fils le rôle d’un des tueurs de l’attaque contre Charlie Hebdo lors d’un «spectacle» avec les élèves de CP.
«Mise en cause» par la mairesse
Le 23 janvier, la maman reçoit même une convocation de la mairie de sa commune, pour qu'elle se présente pour une «conciliation», en présence de la mairesse, du directeur de l'école, du corps enseignant, de l'inspection d'académie et de la brigade de gendarmerie. Lorsqu'elle demande les raisons de cette convocation, elle apprend qu’elle est «mise en cause». Mais lorsqu’elle demande si son avocat peut venir avec elle, la mairesse refuse. «... si les médias, avocat, représentant, ou même un imam venait, il ne serait pas autorisé à rentrer dans la mairie», lui fait-elle savoir.
Pour sa défense, la maman du petit garçon avait remis le procès-verbal de plainte et les différents échanges avec les autorités, ainsi que des témoignages de parents d'élèves, au Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF). Pour rappel, une fillette de 10 ans et un garçon de 8 ans ont été déjà entendus à Nice pour apologie du terrorisme.