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Grand Angle

France : Nouvelle audition d'une enfant de 10 ans pour apologie du terrorisme

Les auditions d’enfants pour apologie du terrorisme deviennent monnaie courante en France. Après des garçons de 8 et 9 ans, une fillette de 10 ans a été également entendue par les gendarmes de Cagnes dans les Alpes Maritimes. Le CCIF dénonce l’absence de pédagogie dans les écoles, mais surtout les «soupçons permanents sur les enfants de confession musulmane et sur leurs parents».  

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La région niçoise semble avoir du mal avec les enfants. Après les cas des garçons de 8 et 9 ans entendus pour apologie du terrorisme, une affaire similaire défraie la chronique. En effet, une fillette de 10 ans a également été convoquée par la gendarmerie de Cagnes, dans les Alpes Maritimes, pour les mêmes raisons. La fillette, entendue il y’a deux semaines, a été dénoncée, non pas par son école, mais par un agent municipal.

Selon le journal Nice Matin, cette élève de l’école primaire de Garbejaïre avait écrit à la fin de son devoir de CM2 une phrase qui a été jugée inquiétante. «Je suis d’accord avec les terroristes d’avoir tué les journalistes, car ils se sont moqué de notre religion». La phrase lui a valu une convocation chez les gendarmes.

«Elle peut reproduire un discours entendu chez elle»

Le discours de cette élève a été signalé par la directrice de l’école à ses supérieurs, mais c’est une employée municipale qui a jugé bon d’en faire part aux gendarmes. Ce qui a conduit la fillette devant la gendarmerie «en compagnie de ses parents et d'un pédopsychiatre». Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Les accusations et soupçons sur sa famille vont aussi bon train. «C'est toujours inquiétant quand on a ce genre de propos», explique Georges Gutierrez, le procureur de la République de Grasse. «Tout le monde est sur le qui-vive. Elle peut reproduire un discours entendu chez elle. On a essayé de comprendre pourquoi elle a écrit tout ça…», enchaîne-t-il.

Pour sa part, le maire Marc Daunis, doute de la méthode utilisée pour dénoncer l’enfant. «Je ne suis pas persuadé que la réaction du personnel communal a été des plus heureuses. Il y a des étapes à respecter», explique-t-il à Nice Matin.

Le CCIF dénonce les soupçons sur les familles musulmanes

Si Daunis assure qu’un travail pédagogique a été mené dans le traitement de cette affaire, le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) dénonce, lui, l’absence de pédagogie dans les écoles, mais surtout les «soupçons permanents sur les enfants de confession musulmane et sur leurs parents». Elle pointe du doigt également le phénomène de la «délation» qui prend de plus en plus d’ampleur.

L’avocat blogueur Me Eolas ne comprend non plus cette «chasse» aux enfants. «Triste époque où nous avons plus peur de nos enfants que des terroristes», a-t-il posté sur son compte Twitter. La fillette a pu retourner chez elle et l'affaire a été classée sans suite. Le procureur explique qu'il s'agit d'un «non-événement» et qu'il ne s'agit «pas d'une famille à problème». 

Pour rappel, le cas du petit Ahmed avait soulevé une vive polémique la semaine dernière. L'enfant avait été entendu dans un commissariat de Nice pour avoir refusé d'afficher son soutien avec les victimes de Charlie Hebdo en classe et tenu des «propos de solidarité» avec les tueurs.

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