La population de Guelmim proteste contre la décision royale de changer le wali de la région. Le vendredi 30 janvier au palais de Fès, le sahraoui Mohamed Ali El Admi, alias Omar El Hadarami, un membre fondateur du Polisario rentré au Maroc en 1989, a été contraint de rentrer au ministère de l’Intérieur, cédant son poste à Mohamed Benrebak.
Le même jour, des représentants de partis politiques et d’ONG locales et nationales, réunis sous la bannière du «Collectif politique et associatif de Oued Noune» se sont donnés rendez-vous au siège de la section du PPS, pour examiner la situation.
Après quelques heures de discussions, un communiqué a été publié. Un texte qui ne se contente pas de dénoncer l’éviction d’El Admi mais appelle tous les habitants de la région Guelmim-Smara à organiser des sit-in. Le même appel à la mobilisation a été adressé aux enfants de la région résident en Europe. Une manière d’internationaliser leur revendication.
La direction du PJD prend ses distances des "frères" de Guelmim
La nouvelle aurait pu passer presque inaperçue, si ce n’est l’adhésion de trois partis de la majorité gouvernementale au texte. Il s’agit des sections du PJD, PPS et du RNI. Une première alors que la décision d’éloigner Omar El Hadrami a été prise le jeudi, en conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI. Force est de constater que les spécificités locales ont, pour une fois, pris le dessus sur les calculs des leaders politiques à Rabat.
Une donne que le secrétariat général du PJD n’est pas prêt d’accepter. Réunis d’urgence, le samedi sous la présidence de Benkirane, la direction de la Lampe a estimé que le parti n’est pas concerné par la teneur dudit communiqué, prétextant que le fait d'apposer l’estampille du PJD n’a pas respecté la procédure en vigueur dans ce genre de cas. C’est-à-dire que le SG n’en a pas été avisé auparavant. Un retour à la centralisation pure et dure à l’heure où les formations demandent au ministère de l’Intérieur de lever partiellement sa mainmise sur la gestion des communes et conseils régionaux.
Contrairement au PJD, le bureau politique du PPS et le bureau exécutif du RNI ont observé, jusqu'à présent, le silence à l’égard du texte dénonçant la mise à l’écart de l’ancien wali Mohamed Ali El Admi.