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Grand Angle

Le Grand théâtre de Casa « pourra avoir une troupe résidente » [Interview]

En octobre, Adil Madih, comédien et metteur en scène à la Fondation des Arts vivants, interpellait Yabiladi.com sur la gestion dans le temps des grands lieux de culture comme le Grand théâtre de Casablanca. A la faveur d’une rencontre avec Driss Moulay R'chid, DG de Casa Aménagement, à propos du Parc de la Ligue arabe, Yabiladi a pu transmettre au maître d’œuvre du Grand théâtre les inquiétudes des acteurs de la culture. Réponses.

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Le Grand théâtre de Casablanca, tel qu'il devrait apparaître fin 2017 / DR
Temps de lecture: 2'

Yabiladi : Adil Madih nous expliquait en octobre 2014 que des workshops avaient étaient organisés avec les acteurs du monde culturel de Casablanca. Pourquoi ne leur avez-vous donné aucun retour ?

Driss Moulay Rchid : Je pense que c’était un peu trop tôt pour qu’il y ait un retour, mais il est certain que le projet final prend en compte les préoccupations qui ont émergé de ces débats. Le village d’artistes qui doit permettre d’accueillir des artistes en résidence n’avait à l’origine pas l’ampleur qu’on a finalement décidé de lui donner. De même pour la partie pédagogique. Une salle avec des places assises a aussi été transformée pour accueillir des spectateurs debout comme font les jeunes.

Quels sont les ambitions culturelles du théâtre ?

On veut un théâtre ouvert à tous, qui réalise des ateliers de formations, se préoccupe de pédagogie et avec un village d’artistes pour permettre des productions et co-productions in situ. Le théâtre aura également la possibilité d’avoir une troupe résidente qui lui est attachée, mais ces choix dépendront des personnes chargées in fine de l’exploitation du lieu. Je ne suis que le technicien.

Comment sera géré le Grand théâtre de Casablanca ?

Le Grand théâtre, in fine, sera géré par deux structures : une structure stratégique, de type fondation et une structure opérationnelle pour gérer les employés, le fonctionnement du bâtiment en tant que tel. Il ne s’agit pas d’un fonctionnement classique où il reviendrait à la ville de gérer le théâtre, mais l’on ne veut pas non plus l’offrir en gestion à un entreprise privée qui pourrait privilégier les spectacles profitables sans plus se préoccuper d’art. La structure stratégique aura pour mission de drainer les fonds, mais aussi d’orienter la programmation pour garder la main sur le théâtre.

Adil Madih s’inquiétait aussi sur le risque de voir apparaître une énième coquille vide. De beaux murs, sans aucune équipe compétente et impliquée capable de gérer l’activité d’un théâtre. Avez-vous réfléchi aux ressources humaines ?

Maintenant que nous avons la structure, on va pouvoir commencer à préparer l’exploitation. On a réalisé des partenariats avec l’Orchestre philarmonique d’Amsterdam, ainsi qu’avec un opéra et un théâtre de la ville, car Casablanca et Amsterdam sont jumelées et qu’Amsterdam était déjà intervenue au moment du concours organisé pour sélectionner l’architecte du Grand théâtre. Un expert de la ville va venir pour nous aider à recruter un directeur artistique et un directeur technique qui travailleront rapidement sur le spectacle d’ouverture. On pense lancer l’exploitation en juin 2015.

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