L’Espagne a-t-elle évité une attaque similaire à celle de Charlie Hebdo ? Le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz, a reconnu dans des déclarations à la presse qu’il existe de «nombreux parallèles » entre l’opération menée par les frères Kouachi et les deux groupes de deux frères, «fortement radicalisés» et «très entraînés» de nationalité espagnole et d’origine marocaine, arrêtés samedi 24 janvier à Ceuta.
Pour le moment, les autorités de Madrid n’ont pas encore révélé les identités des suspects, se limitant seulement à annoncer qu’ils résident au quartier El Principe. Celui-ci est connu pour être un haut lieu de la précarité et de l’extrémisme à Ceuta d’où sont parties de nombreuses recrues (hommes et femmes) de l’organisation de l’«Etat islamique».
«Même profil que les auteurs des attentats de Paris»
Force est de constater que les grands titres de la presse espagnole (l’agence EFE et El Pais, par exemple) ont complètement omis de mentionner l’apport des services de renseignement marocains dans les interpellations. Néanmoins le ministère de l’Intérieur a tenu, dans un communiqué, à saluer la coopération de la DST dans l’opération baptisée «Chacal».
Par ailleurs, les enquêteurs cherchent à savoir si les personnes arrêtées disposaient des moyens nécessaires pour commettre des attaques sur le territoire espagnol, indique le texte du département de Jorge Fernández Díaz. La même source précise que les quatre individus «ont un profil similaire aux auteurs des derniers attentats de Paris».
Le matériel que les enquêteurs ont saisis dans les domiciles des personnes arrêtées les rapproche également des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly. La liste comprend, notamment : «un pistolet automatique de calibre 9 mm» ; «des uniformes de combats», «des capuchons de type passe-montagne» ; «plaques d'immatriculation pour véhicules espagnols» ; «des armes blanches» ; «divers types de munitions» et du «matériel informatique».