La crise économique en Espagne a touché particulièrement les communautés étrangères. Si elle a ralenti la croissance et fortement diminué le nombre d’emplois, elle a particulièrement détérioré les conditions de vie des communautés étrangères établies dans le pays ibérique.
Selon une étude menée entre 2012 et 2014 par le Centre d'études sociologiques sur la vie quotidienne et le travail (QUIT) de l’Université Autonome de Barcelone et l’Œuvre sociale La Caixa, le chômage de longue durée a touché 51% des travailleurs immigrés, contre 35% pour les Espagnols.
Les Marocains parmi les plus affectés
Selon cette même étude, les femmes ont moins souffert du chômage que les hommes, en partie grâce à leur plus grande présence dans le secteur des services. En revanche, elles ont subi une détérioration significative de leurs conditions de travail et une augmentation de l'écart salarial. En général, les plus fortes baisses ont été constatées dans les emplois faiblement rémunérés pour la plupart occupés par des immigrants. «Malgré les lourdes pertes d'emplois, et la forte mobilité géographique et sectorielle comme stratégie de survie, aucune amélioration n’a été notée», indique l’étude coordonnée par le professeur de sociologie Fausto Miguélez Pedro López-Roldán.
Les Marocains, qui constituent l’une des plus fortes communautés étrangères établies en Espagne, ont été parmi les plus impactés. Les hommes marocains ont particulièrement souffert de la crise, comparé aux Marocaines, détaille l’étude. Ils sont avec les Roumains les plus touchés, contrairement aux Péruviens et aux Argentins, qui s'en sortent nettement mieux.
Les Péruviens, avec 35,7%, constituent le groupe d’immigrés avec le meilleur pourcentage de travailleurs ayant les meilleurs emplois. Ils sont suivis par les Argentins avec 34% alors que les Marocains ne constituent que 20,1% de la population active en Espagne ayant les meilleures conditions de travail et des possibilités d'amélioration, précise l’étude.