Depuis son inauguration après 10 ans de travaux, La Meca située dans la vieille ville d’Águilas, sur le littoral méditerranéen, fait l’objet de vives protestations. La délégation gouvernementale à Murcie et l’Union des communautés islamique d’Espagne (UCIDE) ont taxé le nom choisi de «mauvais goût et provocant».
La Fédération espagnole des entités religieuses islamiques (FEERI) est allée plus loin. Le président de la FEERI, Mohamed Ali, a déclaré à Andalus press, que «la Mecque c’est aussi la direction, la qibla, vers la laquelle les musulmans se tournent pour prier et c'est là que le Saint Coran a été révélé au prophète. Donner le nom de La Mecque à un lieu où on danse et on boit, montre le mépris pour les sentiments des musulmans et représente un manque de respect à leur égard».
D’autre part pour Antonio García, avocat et membre fondateur de la Commission d’arbitrage des pratiques islamiques, le nom de La Mecque, est utilisé souvent de façon commerciale pour designer un centre ou une destination dédié à une activité spécifique. «La Mecque du cinéma» pour faire allusion par exemple à Hollywood ou encore «La Mecque du jazz» pour designer des villes célèbres pour cette musique. Toutefois, a-t-il ajouté, «il n’est pas convenable pour une discothèque de porter ce nom. Une discothèque est synonyme de plaisirs mondains et ce qui se passe à l'intérieur, comme la consommation d’alcool, n'est pas en conformité avec les préceptes de l'Islam».
La polémique créée en Espagne s’est déjà exportée ailleurs, grâce surtout à internet à partir de la mi-août. D’après La Verdad, l’élément déclencheur des protestations sur le web a été le refus d’un Sénégalais de travailler à La Meca, au motif que le nom du lieu et son plan (proche d’une mosquée) offense ses croyances.
Depuis, la controverse est allée crescendo sur internet. Sur Facebook où un groupe – qui peine à avoir du succès – a été créé, ou sur le forum de Yabiladi.com, la grogne est la même. Des appels ont été lancés sur des blogs de discussion pour «combattre» l’Espagne, comme l’a rapporté le quotidien ABC. D’après la même source, les représailles contre cette boîte de nuit auraient déjà commencé. Le site web du club aurait déjà été victime d’un hacker, qui a menacé d’une «grande guerre entre l'Espagne et le monde musulman» si la discothèque ne changeait pas son nom. Tout en s’insurgeant contre le nom de la discothèque, les leaders religieux de la région de Murcie ont néanmoins condamné ces menaces, jugées sérieuses, a également indiqué ABC.
Face à toute cette agitation et par crainte de violentes représailles, les propriétaires de la boite de nuit ont tenu une réunion avec les responsables musulmans de la région pour essayer de désamorcer les tensions. La boite a même invité le public sur son site web en rénovation, à participer à un sondage avec deux questions. La Meca doit-elle changer de nom ? Si oui que proposez-vous comme appellation? De même, les promoteurs ont invité les médias à une conférence de presse le vendredi 17 septembre.
Auront-ils le temps de redresser la barre ?