Le bout du tunnel pour les relations maroco-françaises est encore loin. La crise est même appelée à durer dans le temps. La présence du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, à une manifestation organisée par des associations pro-Polisario dans la ville du Mans, à l’occasion de la célébration du nouvel an, ne devrait guère contribuer à apaiser les tensions entre les deux pays.
Des médias du Front annoncent la nouvelle avec un enthousiasme non dissimulé. Et pour cause, Le Foll en sa qualité de ministre de l'Agriculture mais aussi porte-parole du gouvernement Valls n’était pas venu seul, mais accompagné du maire du Mans, Jean-Claude Boulard. Ce membre du parti socialiste est également sénateur de la Sarthe depuis septembre 2014. Des députés, acquis au thèses du Polisario ou en devenir, étaient aussi de la partie.
Double langage de Le Foll
La participation à une réunion du mouvement séparatiste du ministre natif de la capitale de la Sarthe, a de quoi surprendre. En avril dernier, Stéphane Le Foll, prêchait la normalisation des relations entre Rabat et Paris à l’occasion d’un déplacement au royaume où il avait signé une série d'accords bilatéraux sur l'enseignement et l'agriculture familiale, avec son homologue marocain, Aziz Akhennouch.
Au cours d’une visite du Salon de l’agriculture de Meknès, Le Foll déclarait à la presse que «la volonté du gouvernement (Valls), et ma présence en est une expression, c'est de dépasser ce qui a été considéré par la France de manière très claire comme un incident regrettable». Il se référait, de la sorte, à la convocation par un juge français du patron de la DST, Abdellatif Hammouchi, alors qu’il se trouvait à Paris, suite à des plaintes déposées contre lui pour «torture» et «complicité de torture».
Le Foll s’était même dit convaincu que la «discussion» et l’ «amitié» seraient à même de dépasser les conséquences de l’ «incident» afin «de retrouver toute la coopération qui doit être la nôtre».
Le lobby du Polisario dans l'hexagone a donc réussi un joli coup qui devrait logiquement alerter les autorités marocaines. La phase des agitations du député communiste, Jean Paul Lecoq, semble être derrière nous. Il semble que cette fois, Mohamed Abdelaziz et les siens ont réussi à passer à la vitesse supérieure.
Un peu plus tard dans la journée, le porte parole du ministère des Affaires étrangères a démenti toute participation du ministre de l'Agriculture et porte parole du gouvernement à une activité d'une association pro-Polisario. Une version officielle mise à mal par une photo que nous avons publiée.