Après une semaine de silence, le gouvernement marocain reconnait que les relations avec l’Egypte traversent une mauvaise passe. A l’occasion d’un point de presse tenu, jeudi 7 janvier, le ministre de la Communication a pointé du doigt certaines parties «nourrissant des desseins multiples et à peine voilés visant à porter atteinte aux relations maroco-égyptiennes, en outrageant la dignité du peuple marocain, ses symboles et ses causes nationales vitales», une allusion relative à la série d'attaques de journalistes visant le Maroc et le roi Mohammed VI, et une certaine proximité de l'Egypte avec le Polisario.
Des sources attribuent, en effet, la colère du royaume à l'apparition du terme «Sahara occidental» dans des documents et des correspondances officielles des autorités du Caire. Mustapha El Khalfi a, par ailleurs, appelé à la nécessité «d’imprimer une nouvelle dynamique à ces relations en vue de donner corps au partenariat stratégique escomptée», révélant que des contacts diplomatiques sont en cours en vue d’un retour à la normale.
Pas la moindre mention au régime d’Al Sissi
El Khalfi, lisant un texte bien préparé où chaque mot a été minutieusement choisi, a mis en exergue «les liens historiques séculaires unissant les deux peuples marocain et égyptien et leur considération mutuelle».
Ce ton très diplomatique qui a marqué l’intervention du ministre de la Communication a été toutefois ponctué par quelques reproches adressés à la partie égyptienne, estimant, à cet égard, qu’il est «politiquement inacceptable et moralement injuste de ne pas préserver cet héritage commun au service des intérêts des deux peuples frères». Il a appelé de ses vœux «à renforcer l'axe Maroc-Egypte, qui est indispensable dans les relations arabo-arabes et arabo-internationales».
Force est de constater que durant plus d’une minute de discours, à aucun moment Mustapha El Khalfi n’a évoqué le pouvoir en place au Caire, se gardant de qualifier Adelfattah Al Sissi de président de la république. Cet indicateur laisse supposer de la persistance des causes à l’origine de la crise entre les deux pays.
A l’heure où El Kalfi tenait son point de presse, le ministre égyptien des Affaires étrangères a confié aux journalistes l’imminence de sa visite au Maroc, se refusant en revanche d'annoncer une date précise pour son voyage. Le diplomate a seulement reconnu que des négociations sont en cours pour préparer ce déplacement. Des propos qui contredisent ceux d’un de ses assistants qui avait déclaré, mercredi 7 janvier, que Choukri se rendrait à Rabat le 18 janvier.