Abdelilah Benkirane continue de soutenir Mohamed Ouzzine. Aujourd’hui, dans sa traditionnelle allocution à l’occasion de la tenue du Conseil de gouvernement, il a commencé son intervention par saluer le «courage» de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports lorsqu’il a décidé de «présenter sa démission» et d’ «assumer pleinement sa responsabilité politique» dans l’échec de l’organisation de l’édition 2014 du Mondial des clubs.
Le PJDiste a souligné que les conclusions de l’enquête menée conjointement par les services des départements de l’Intérieur et des Finances «ne comportaient aucun élément préjudiciable» contre l'ex-ministre. «Il ne s’agit que d’une responsabilité administrative et rien de plus», a-t-il minimisé. Benkirane, tout en qualifiant le départ d’Ouzzine de l’exécutif d’ «événement déplorable», a invité ses ministres à continuer de travailler «pour le bien de la nation».
Y-aura-il une enquête judiciaire ?
Quelques heures après l’annonce officielle de la «démission» de Mohamed Ouzzine, le porte-parole de l’Istiqlal, le député Adil Benhamza, a appelé le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, afin qu'il déclenche les procédures des poursuites judiciaires contre les personnes, physiques et morales, qui seraient impliquées dans le scandale désormais baptisé "karrata" (raclette). En effet, le rapport des deux ministères a fait état de «dysfonctionnements», de «défauts» et de «retard» enregistrés au niveau de la réalisation du projet de la rénovation du complexe sportif Moulay Abdellah. Des lacunes qui ont coûté plusieurs millions de dh aux contribuables.
Jusqu’à présent la position de l’Istiqlal n’a pas encore reçu l’adhésion des autres formations de l’opposition. Celles-ci ne se montrent guère emballées pour pousser l'ex-ministre vers la voie judicaire. Ils préférent opter pour le silence et laisser passer une opportunité pour embarrasser le gouvernement Benkirane au parlement.
Ce départ d’Ouzzine ne signifie pas pour autant la fin de ses ambitions politiques. L’homme jouit encore de puissants relais au sein de son parti le Mouvement populaire (sa belle-mère notamment) qui devraient lui permettre de rebondir dans les prochaines années. Sans oublier qu’il est le seul amazigh du Moyen-Atlas au sein de cette formation, capable de tenir tête à la fronde menée par les rifains pour le contrôle du MP.