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Grand Angle

Maroc : La subvention du gasoil prend fin, mais 2015 démarre avec une baisse des prix

C’est officiel ! A partir du 1 janvier 2015, le gasoil ne sera plus subventionné au Maroc, complétant ainsi la liste des produits pétroliers que le gouvernement avait prévu de décompenser cette année. Mais pas de panique pour les automobilistes, car 2015 commence avec une baisse des prix à la pompe.

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Le gasoil était le dernier produit pétrolier à ne pas avoir été décompensé de manière définitive. C’est désormais chose faite. Rappelons que contrairement à l’essence et au fuel industriel qui ne sont plus subventionnés depuis janvier dernier, la décompensation du gasoil s’est faite progressivement pour être définitive le 1er janvier 2015.

Normalement, cela devrait rimer avec augmentation des prix comme c’était le cas lorsque le gouvernement a fait sauter la subvention sur l’essence. Cependant, le ministère des Affaires générales et de la Gouvernance a annoncé ce matin la baisse des prix des trois produits pétroliers au Maroc à partir du 1er janvier 2015, à savoir l'essence, le fuel industriel et le gasoil, selon la MAP.

-56 centimes pour le gasoil, -1,57 dirham pour l’essence

Ainsi, le prix du litre de gasoil diminuera de 56 centimes pour s’établir à 8,43 dirhams à la sortie de la raffinerie de la SAMIR à Mohammedia. Celui de l’essence enregistra une baisse plus significative de 1,57 dirham et coûtera 9,29 dirhams, selon la note ministérielle.

En outre, les prix de la tonne du fuel N2 et le fuel N2 ONE reculeront respectivement de 543,33 dirhams à 3 487,40 dirhams et de 543,34 dirhams à 3 285,85 dirhams. Le Fuel spécial, quant à lui, diminuera de 435,16 dirhams la tonne, pour passer à 4 091,25 dirhams la tonne, a indiqué la même source, précisant que ces prix «ont été décidés sur la base des prix de références internationales des produits pétroliers raffinés». Ces derniers sont en effet en baisse depuis plusieurs semaines.

Libre concurrence sur le marché local à partir de fin 2015

Mais comment sera désormais organisé le marché ? Il ne faudra pas compter sur une libéralisation totale du marché immédiate. Dans un premier temps, un prix homologué sera appliqué. Au cours d’une période transitoire allant du 1er janvier au 30 novembre, le gouvernement accompagnera les professionnels dans la détermination des prix de l’essence, du fuel industriel et du gasoil. Ceux-ci seront annoncés tous les 1er et 16 de chaque mois. Et c’est seulement à partir du 1er décembre 2015 que la libre concurrence sera effective. La décision a été actée via la signature d’un accord d’homologation entre le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Economie et des Finances, le ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, le ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, le ministère des Affaires générales et de la Gouvernance, le Groupement des pétroliers du Maroc et la SAMIR.

«C’est sur demande du secteur que nous continuerons à appliquer la structure des prix pendant un certain temps. Par la suite, ce sera la libre-concurrence», a expliqué sous couvert d’anonymat à L’Economiste un haut responsable au ministère des Affaires générales et de la Gouvernance. «Nous allons fixer un prix plafond et si elles le désirent, les compagnies pourront commencer dès ce mois à appliquer un tarif inférieur à ce seuil», a-t-il ajouté.

…à l’avantage des automobilistes

La libre concurrence sur le marché national des produits pétroliers pourra être à l’avantage de l’automobiliste marocain qui pourra choisir son fournisseur en connaissance de cause. «Le consommateur bénéficierait de la concurrence puisqu’il y aura une pression sur les prix, car ce secteur est très concurrentiel», estime Adil Ziadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc. Mais pour cela, il faudra veiller à ce que les distributeurs ne s’entendent pas sur les prix.

Après la décompensation totale de l’essence, du fuel industriel et du gasoil, reste à savoir ce que décidera le gouvernement pour le gaz butane. Rabat s'est longtemps contredit sur la question avant que le Chef du gouvernement,  Abdelilah Benkirane n'affirme, début décembre, qu'il étudie la possibilité de réduire les subventions accordées à ce produit de base, lesquelles se sont élevées à 13,7 milliards de dirhams en 2013.

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