Le fiasco de l'organisation de l'édition 2014 du Mondial des clubs au Maroc, avec le problème d'évacuation des eaux de pluies du complexe sportif Moulay Abdellah, se politise. L’absence inexpliquée du ministre de la Jeunesse et des Sports à la session hebdomadaire des questions à la Chambre des représentants, tenue ce mardi, a envenimé la situation. Presque tous les groupes parlementaires souhaitaient interpeler Mohamed Ouzzine sur les responsabilités des travaux pour une pelouse qui s'est affaissée en seulement trois matchs de compétition.
Le ministre s’est contenté d’adresser une lettre à la présidence l’informant de son absence alors que -comme l'a relevé Mehdi Bensaid, député du PAM- il n’est ni en mission à l’étranger, ni ne prenait part à une activité royale. Pire encore, quelques heures plus tard, le ministre est apparu à la tribune d’honneur du Grand stade de Marrakech pour suivre le match de demi-finale qui a opposé le Real Madrid aux Mexicains de Cruz Azul.
Les socialistes demandent une commission d’information
Immédiatement après la séance de mardi à la Chambre basse, le groupe parlementaire de l’USFP aurait demandé la constitution d’une commission d’information sur le scandale de la rénovation du stade de la capitale. Pour rappel, celle-ci a coûté aux contribuables 220 millions de dh pour cinq mois de travaux. Et ce n’est pas encore fini puisque la tutelle a décidé de fermer le stade pour une durée de quatre mois pour, dit-on, accomplir de nouveaux travaux de rénovation... pour réparer les dégâts de la toute récente rénovation.
Il est fort probable que la demande des socialistes ne soit, en fin de compte, qu'un voeu pieux. Au lendemain des inondations qui ont frappé le sud, presque tous les groupes -majorité et opposition- avaient appelé à la constitution d’une commission parlementaire d’enquête. Plus de trois semaines se sont écoulées depuis les événements tragiques, et les députés semblent moins pressés pour réclamer des comptes au gouvernement.
Mustapha Ramid doit-il intervenir ?
Le naufrage de l’organisation du mondial des clubs a permis au syndicat du PJD de la jeunesse et des sports de briser le silence que lui imposaient des considérations politiques pour réclamer d’appliquer le principe de la reddition des comptes.
De son côté une ONG de défense de biens publics a sollicité une intervention du ministre de la Justice Mustapha Ramid, en sa qualité de chef du parquet général, afin de poursuivre en justice les responsables de la dilapidation des 220 millions de dh pour des travaux qui se sont avérés incomplets. Pour le moment, le ministre PJDiste n’a rien entrepris. A en croire certaines sources contactées par Yabiladi, à moins d’une intervention royale, ce dossier ne devrait pas mobiliser la justice à l’instar de grandes affaires de gaspillage de deniers publics passées, sans que les responsables ne soient jamais inquiétés.