Trois semaines après une vidéo très controversée sur les femmes produite par un rappeur proche des islamistes du PJD, voilà qu’un religieux, très connu au Maroc et au Qatar, lui emboîte le pas. Ahmed Raissouni, que Abou Dhabi a intégré récemment dans sa liste des personnes et groupes terroristes, a publié sur son site un article sur «les femmes de la modernité». Un texte qui ne passe pas inaperçu en raison des propos polémiques tenus par le vice-président de l’Union des oulémas sunnites.
Le premier président du Mouvement unicité et réforme, jusqu’en 2003, précise que dans l’ensemble, les «nouvelles femmes» sont «façonnées», «adaptées» et «orientées», par des hommes. Ne faisant pas dans la dentelle, Raissouni estime même qu’une catégorie est destinée à meubler les rues et les cafés alors qu'une autre ne fait que compléter les décors dans les supermarchés, les bureaux et les services d’accueils dans les administrations et les hôtels. En somme, des femmes qui travaillent pour subvenir aux besoins de leurs familles et qui n'ont pas eu la même chance que lui de pouvoir vivre des pétrodollars d'une monarchie du Golfe.
Les divagations de Raissouni
Dans son «classement», le cheikh n’a pas oublié les artistes qui, selon ses dires, ont pour mission d’ «embellir les arts médiocres». «Le recours aux corps des femmes avec de fortes doses d’audace, de séduction et d’insolence garantit à l’œuvre artistique la réussite et rapporte beaucoup», ajoute-t-il. Une position qui est, d'ailleurs, largement partagée par les différentes têtes d’affiche des entités islamistes au Maroc. Le très controversé Abdelbari Zemzmi mais aussi Abdelilah Benkirane durant ses années dans l’opposition, avaient exprimé les mêmes avis sur des films cinématographiques.
Poursuivant ses divagations, Raissouni a comparé les «femmes de la modernité» a du «bétail engraissé et enfermé pour la vente ou la location à tout demandeur dans le cadre de la prostitution de luxe, des séances collectives de sexe ou dans la prostitution traditionnelle, pas chère et disponible pour n’importe qui».