« Les palais royaux appartiennent à l’Etat ! », selon Mohamed El Yazghi

A qui appartiennent les palais royaux au Maroc ? Une question que l’hebdomadaire arabophone Al Ayam a posée à Mohamed El Yazghi, très connu pour ses relations froides avec la monarchie, surtout durant les 38 années de règne de Hassan II. Moins tendu avec Mohammed VI, il est lieu tout de même de citer le différend, lors d'un conseil des ministres, sur l'opportunité de l'envoi de gendarmes sur l'ilot Leila.

L’ancien premier secrétaire de l’USFP, et ministre de 1998 à 2012, a attribué la propriété des magnifiques bâtisses à l’Etat. Au lendemain du décès de Hassan II, El Yazghi avait même proposé de transformer certains palais en musées.
Une déclaration qui secoue certaines vérités, bien ancrées dans la société marocaine. El Yazghi a ajouté que les résidences royales n’entrent pas dans la liste des objets que les souverains lèguent à leurs enfants.

Le compte spécial de Hassan II

Des propos qui ne sont pas dénués de sens, car en effet, chaque année, les différentes lois de finances allouent des sommes en millions de dh (131 608 000 en 2015) à la Cour royale et un nombre non négligeable de postes budgétaires. Le PLF 2015, en cours d’examen à la Chambre des conseillers lui a, d'ailleurs, réservé 200 emplois. C'est même plus que de grands départements ministériels, tels l'Agriculture et la Pêche (120), l'Energie et les Mines (114) ou encore les Affaires étrangères avec seulement 90 nouvelles recrues l'année prochaine.

Dans cette même interview, Mohamed El Yazghi a révélé que le roi Hassan II avait ouvert un compte spécial à Bank Al Maghrib, dédié à couvrir ses dépenses personnelles en plus de la dotation consacrée dans le budget de l’Etat. Une sorte de caisse qui ne figurait pas sur les projets de lois de finances, et qui était du coup à l’abri de tout contrôle.

El Yazghi a précisé qu’il a fallu une intervention de la Banque mondiale, alertée par le nombre important des retraits, pour que le compte soit fermé. L’institution financière internationale avait préconisé cette solution par crainte de répercussions des sommes tirées sur les équilibres budgétaires de l’Etat, a indiqué El Yazghi.