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Grand Angle

Abdul Adhim Kamouss, l'imam marocain controversé d'Allemagne

Abdul Adhim Kamouss, un prédicateur marocain vivant en Allemagne, fait l’objet de nombreuses controverses. Adulé par une partie de la communuaté musulmane en raison de ses positions contre l’"Etat Islamique" et l'islam radical, l’imam est aussi l’une des cibles préféres des médias allemands qui l’accusent de «jouer un double jeu». Cet ancien étudiant en Génie électrique suscite en tout cas beaucoup de méfiance à cause de ses présumés liens avec le plus célèbre jihadiste allemand, Denis Cuspert.

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Jeune, ouvert d’esprit et aussi très cultivé, Abdul Adhim Kamouss ne laisse pas indifférent. Cet imam marocain de 37 ans, ancien étudiant en Génie électrique à Leipzig et vivant en Allemagne depuis 1997, fait l’objet de nombeuses controverses en raison de ses prises de position contre le groupe terroriste appelé "Etat Islamique", mais aussi de son passé. Dans ses prêches, Kamouss livre souvent les raisons pour lesquelles le djihad est la mauvaise voie à suivre. Mais malgré ses prises de position contre l’extrêmisme religieux et les groupes terroristes tels que l’E.I, il reste l’une des cibles préférées des médias. Ces derniers l’accusent de jouer «un double jeu» et de favoriser l’extrêmisme chez les musulmans.

Des accusations que Kamouss balaie d’un revers de la main, car selon l’imam, l’E.I a fait naître beaucoup de méfiance à l’égard des musulmans vivant en Allemagne. «Avec ce qui se passe dans le monde, la peur de l'E.I…, cela se reflète dans la société allemande - et vous sentez de la méfiance», déclare-t-il à ForeignPolicy. «C’est un défi d’être un musulman pratiquant aujourd’hui», regrette-t-il.

Apparition aux côtés de Denis Cuspert !

La controverse entourant Kamouss remonte à fin septembre dernier, lors d’une émission télévisée sur l’Islam radical en Allemagne. L’imam y a été présenté comme un prédicateur ultraconservateur, ce qu’il avait aussitôt nié. Mais les présentateurs ont montré aux télespectateurs une ancienne vidéo où l’imam apparait aux côtés du rappeur Deso Doog (Denis Cuspert), devenu le plus célébère jihadiste allemand en Syrie. Kamouss s’est justifié, expliquant que Deso Dogg était tout simplement l'un des musulmans qu'il n'a pas réussi à faire dévier de la mauvaise voie.

Un autre acte de l’imam fera aussi jaser : son attitude envers les femmes. En 2002, il avait dit que les femmes n’avaient pas le droit de sortir sans la permission de leur époux. «Quand j'ai commencé à prêcher, je n’avais que 22 ans», s’est-il justifié. «J’en ai maintenant 37, et je suis heureux d’avoir grandi et évolué en tant que personne».

Malgré ces justifications, son image ne s’en sortira pas intacte. Les médias allemands présentent l’mam comme un «démagogue et un dangeureux prédicateur radical qui fait honte à la communauté musulmane en Allemagne». «Abdul Adhim Kamouss représente une vision du monde qui est âgé de 1400 ans, mais il est l’invité d’un talk show en 2014 !», s’étonnait même le journaliste Christoph Sydow dans l’hebdomaire Der Spiegel.

«Déprimé et brisé»

L’un des épisodes qui ont pronfondément marqué l’imam est l’arrestation du Tunisien Ihsan Garnaoui en 2003 pour avoir planifié des attaques sur des juifs et américaines. Après l’interpellation de Garnaoui, tous les yeux se sont braqués sur Kamouss qui a vécu trois ans de harcèlement de la part des autorités fédérales et des médias pour ses présumés liens avec Garnaoui. En conséquences : son visa a été réduit pour seulement quelques mois. Kamouss a également perdu son emploi en tant que chercheur en Génie électrique. «J’étais très déprimé, psychologiquement brisé», se rappele-t-il.

Le harcèlement dont il est victime n’est pourtant pas prêt de s’arrêter. La mosquée Al-Nour, située dans le quartier Neukölln à Berlin, que fréquentait l’imam est actuellement mise sous surveillance. Quelques jours après son talk-show télévisé, l’imam a expliqué qu’il ne donnerait plus de prêches à la mosquée en raison d’une mésentente avec la direction. 

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