Walt Disney : Mickey n'aime pas le voile

En juin dernier, Imane, jeune femme d'origine marocaine, fait une demande de naturalisation américaine. Dans le cadre de cette demande, elle suit des cours de citoyenneté américaine où elle étudie notamment le premier amendement de la constitution. Ce dernier stipule une liberté de culte pour tous. Elle qui ôtait son voile chaque matin en arrivant au travail, réalise alors qu'elle avait le droit de travailler avec.

A la suite de cela elle demanda à ses supérieurs si elle pouvait effectivement travailler avec son hijab. Ils lui répondirent, après consultation du bureau chef, que oui elle avait le droit de travailler avec. Cependant, afin qu'elle reste conforme aux normes disney, elle devait attendre que le département des uniformes lui en dessine un.

Deux mois s'écoulèrent. Arrivé le ramadan, toujours pas de réponse. Aucun voile ne lui a été proposé. On l'autorise alors plus ou moins à en porter un de son choix.

Le jour J est arrivée: elle se présente avec son voile au restaurant.

La réaction est immédiate. On lui donne trois options: aller travailler dans les arrières, enlever son hijab ou bien rentrer chez elle. Estimant que la première option était plus qu'humiliante et que la deuxième était impensable, elle décide de rentrer chez elle. Le lendemain et le surlendemain, la situation reste bloquée.

C'est alors qu'elle décide de porter plainte avec l'aide de son syndicat Unite Here.

Pour la porte-parole de ce dernier, Imane aurait «décidé de contester le règlement car il est illégal et injuste». La jeune Marocaine indique dans un communiqué qu'on a voulu la cacher dans les arrières parce qu'elle est «...Arabe, Marocaine et musulmane...». Suzi Brown, la porte parole de Walt Disney, se défend de ces accusations de racisme et assure que l'entreprise mène une politique anti-discriminatoire. Selon elle, comme les voiles dessinés par Walt Disney n'étaient pas prêts, l'employée ne pouvait se présenter devant les clients avec un défaut d'uniforme.

Ameena Quazi, l'avocate de mademoiselle Boudlal et représentante du Conseil des relations américano-islamiques précise que sa cliente n'a eu aucune nouvelle de la part de ses supérieurs concernant les voiles qui devaient lui être proposés.

L'affaire est maintenant entre les mains de la justice. De quel coté Mickey va-t-il pencher? Du côté de ses supérieurs et managers qui ne semblent pas aimer le voile, ou du côté de la jeune musulmane et son hijab?  Ou va-t-il plutôt tenter d'accélérer les choses pour qu'Imane ait son voile au design Walt Disney? A suivre...