Morts dans les intempéries : La faute aux chauffeurs de taxis et d'autocars, selon le ministre de l’Intérieur

Cet après-midi, les intempéries ont ravi la vedette à la séance des questions orales à la Chambre des représentants. Les députés, majorité et opposition, ont interpellé le ministre de l’Intérieur sept fois sur le même sujet.

D’emblée, Mohamed Hassad a reconnu que les pluies qui se sont abattues du jeudi au dimanche dans le sud et le sud-est du pays sont «exceptionnelles». Le responsable a appuyé ses dires en énonçant le volume des fortes précipitations enregistrées à Guelmim, Agadir, Ouarzazate, El Haouz et Sidi Ifni et le comparer avec celui des années précédentes.

La faute aux chauffeurs !

Devant les députés, Hassad a précisé que du jeudi jusqu’au samedi matin, seuls deux cas ont été relevés. Une petite précision suivie par une déclaration du ministre, qui restera à coup sûr dans les annales de la politique au Maroc. Le responsable du département de l'Intérieur a imputé le nombre très élevé des victimes et des cas de disparus aux chauffeurs de taxis et d’autocars.

Selon lui, ils n’auraient pas respecté les consignes données par les éléments de la gendarmerie royale afin d'éviter de traverser les routes inondées. Mieux encore, le ministre a assuré que la population était informée des bulletins d’alerte de la météorologie nationale faisant état d’averses sur la région.

Des propos, immédiatement, réfutés par certains députés de l’opposition, originaires des régions sinistrées, qui ont répliqué en attribuant la responsabilité du drame au gouvernement Benkirane. Hassad, endossant l’habit de l’avocat de l’exécutif, a appelé les députés à éviter les surenchères politiciennes.

Le ministre a fait l’impasse du fonds de lutte contre les catastrophes naturelles

Bien que des députés de l’Istiqlal et du PAM aient soulevé, dans leurs questions, le fonds de lutte spécial de lutte contre les effets des catastrophes naturelles, Mohamed Hassad a préféré faire la sourde oreille.

Pour mémoire, ce fonds a été créé en 2009 par le gouvernement Abbas El Fassi. Il a été doté de 250 millions de dh dans le sillage des pluies torrentielles qui s’étaient abattues au nord et l’est du Maroc et avaient causé la mort de 28 personnes. Le FSLCECN avait pour mission de prendre en charge les opérations urgentes de secours, l’assistance aux populations sinistrées ainsi que le développement des moyens d’intervention et de prévention.

Enfin, la partie consacrée aux intempéries a été conclue par un appel de la majorité comme de l’opposition à la constitution d’une commission d’enquête parlementaire en vue de déterminer les responsabilités.