Le leader du Front National (FN) a une fois de plus déclenché la polémique en affirmant «qu’il y a un problème avec un certain nombre de mosquées». Selon ses dires, des lieux cultes (connus des services secrets) seraient devenus de véritables bases arrière dans l’embrigadement de jeunes français.
«Ce n’est pas difficile de savoir quels sont les imams et quelles sont les mosquées qui servent de lieux de recrutement à ce jeunes», a déclaré Marine Le Pen interrogée par Bruce Toussaint. Le président de l’Union des mosquées de France (UMF), Mohammed Moussaoui, a fermement répondu à ces attaques estimant que «jeter le discrédit sur les mosquées de France est inacceptable».
Les propos de la responsable frontiste ont également été condamnés par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui regrette «les outrances» de la chef du FN. «Marine Le Pen établit un lien qui n’a pas lieu d’être entre la religion musulmane, l’immigration et le terrorisme», a rappelé le locataire de la place Beauvau. Avant d’ajouter : «en témoigne le cas de ces deux terroristes identifiés, qui n’étaient pas des jeunes issus de l’immigration».
Interdire les prêches en arabe
Autre mesure proposée par la présidente du FN : interdire les prêches en arabe dans les mosquées françaises. Pour Marine Le Pen, ce serait un moyen de lutte efficace contre l’endoctrinement de certains jeunes et pour se rendre compte des propos tenus. Et quand Bruce Toussaint lui fait remarquer que les prêches en arabe sont inhérents à la pratique de l’islam, sa réponse est surprenante : «Pas du tout, non. C’est étonnant comme réflexion».
Mais, cette idée ne date pas d’hier. Jean-François Copé, à l’époque président de l’UMP, avait porté cette porposition en plein débat sur la laïcité et l’islam. Le projet avait été vite abandonné car jugé anticonstitutionnel. «On n’interdit pas les messes en portugais ou l’hébreu dans les synagogues», avait rétorqué Claude Guéant en 2011, alors ministre de l’Intérieur.