Après les juges du Club des magistrats, les avocats se rebellent contre l’autorité du ministre de la Justice. Aujourd’hui, l’activité dans les tribunaux du royaume était quasiment au point mort. Seuls quelques PJDistes ont travaillé normalement à Oujda et Marrakech, en solidarité avec le «frère» Ramid .
En revanche, la majorité des hommes et des femmes en robe noire ont décidé d’observer une grève qu’ils préfèrent appeler «journée de boycott». Un débrayage qui conclue un cycle de protestations initié depuis la rentrée judiciaire par des sit-in et des arrêts de travail pendant deux heures.
Le ministre de la Justice se dit ouvert au dialogue
Au cœur de ce conflit de graves divergences de vue entre le département de Mustapha Ramid et l’Association des avocats du Maroc sur deux avant-projets de loi. Le premier porte sur la révision de la procédure du code pénal. Les professionnels se disent convaincus que la mouture du texte privilégie les intérêts des procureurs au détriment des leurs. Les griefs des avocats portent, également, sur un autre avant-projet sur la procédure du code civil qu’ils estiment préjudiciables pour les citoyens.
La grève du jeudi 20 novembre à, bien entendu, un coût financier. Aujourd’hui, le fisc se voit priver de centaines de milliers de dh dans des redevances, des taxes et des amendes que les justiciables paient aux caisses des tribunaux.
La paralysie des tribunaux a contraint le ministre à changer de ton. Invité au JT de la mi-journée sur 2M, le PJDiste s’est dit disposé à se réunir de nouveau avec les avocats et même d’accepter leurs modifications aux deux textes. Et de préciser que «les avant-projets de loi ne sont pas du Coran».
Reste à savoir comment sera accueilli cette main tendue de Mustapha Ramid par les professionnels. Le bureau de l’Association des avocats se réunira le 28 novembre pour arrêter sa décision.