Hamid Chabat fait-il l’objet d’une colère royale en raison de la paralysie de projets de réhabilitation de la vielle médina de Fès ? Les absences répétées du secrétaire général de l’Istiqlal aux séances du parlement, notamment lors du passage de Abdelilah Benkirane du mardi 11 novembre, du vote du PLF 2015 et aux funérailles du député Ahmed Zaidi ont alimenté la rumeur, relayée ensuite par les journaux.
Certains médias ont même avancé que le roi Mohammed VI aurait refusé de saluer Chabat lors de sa récente visite à Fès. Après un silence de quelques jours, le parti de la Balance se devait de réagir. Une mission confiée à la section du PI à Fès et non au comité exécutif du parti.
L’Istiqlal accuse le PJD d’être derrière la rumeur
«Stop aux rumeurs mensongères». C’est le titre du communiqué du secrétariat régional. Les amis de Hamid Chabat pointent du doigt la responsabilité du «parti dominant», une allusion évidente au PJD, d’être derrière la diffusion de «colères» de la part de «hautes sphères contre nous». Ironie du sort, ce sont les islamistes qui, les premiers, avaient collé cette étiquette au PAM du temps de Fouad Ali El Himma.
Les istiqlaliens de la capitale spirituelle du royaume ne se sont pas contentés de dénoncer ces «rumeurs malveillantes» mais ont également salué l’action de la mairie de Fès «sous la présidence de notre frère Hamid Chabat». Le texte a d’ailleurs énuméré plusieurs projets réalisés depuis 2003, date de l’élection de l’homme fort du PI à la tête du Conseil de la ville. Mieux encore, la section de la Balance estime qu’ils ont été menés sans «le soutien du gouvernement» Benkirane. Et de s’interroger sur les raisons de cette «marginalisation».
Ce nouveau front dans la guerre interminable entre PI et PJD intervient une semaine après que le gouvernement ait élargi le territoire de la mairie de Fès de 500 hectares, retirés de la commune rurale Oulad Taïeb. Une décision fortement contestée par les islamistes. L’affaire est d'ailleurs portée devant la justice. Sauf coup de théâtre, le tribunal administratif de Rabat devra examiner le dossier ce jeudi.