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Grand Angle

Un militant guinéen invité par le CRAN en France est arrêté au Maroc (MAJ)

Amadou Sadio Baldè, militant guinéen au sein du Conseil des migrants subsahariens au Maroc, est retenu depuis lundi à la préfecture de Casablanca. Il a été arrêté à l'aéroport Mohammed V alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour Bordeaux où il était invité par le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) pour s'exprimer dans le cadre d'une conférence sur "Migrations et Esclavage moderne".

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Amadou Baldè a été arrêté à l'aéroport de Casablanca. La police affirme que son nouveau passeport est un faux. /DRBaldè
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Tous les invités de nationalité marocaine ont pu se rendre en France sans difficulté, mais Amadou Sadio Baldè, Guinéen résidant régulièrement au Maroc et vice-président du Conseil des migrants subsahariens, a été arrêté à l’aéroport de Casablanca, lundi 17 novembre. «Amadou Sadio Baldè est accusé de posséder un faux passeport, alors que le consulat de Guinée assure le contraire !», indique Hicham Rachidi, président de l’association de défense des droits de migrants Gadem. Il a été mis en liberté provisoire mercredi 20 novembre, dans l'attente de son procès fixé au 3 décembre.

Le militant associatif a été arrêté au moment où il s’apprêtait à prendre l’avion pour Bordeaux où il était invité par la Ville, le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France) et l’association pour le développement et l’Innovation à s’exprimer lors d’une conférence intitulée «Migrations et escalavage moderne : quand l'absence de droits porte atteinte à la dignité humaine», cette après-midi même, dans le cadre de la Quinzaine de l'égalité, la diversité et la citoyenneté organisée par la ville. Il devait s’exprimer sur : "L’esclavage moderne et les conséquences des frontières avancées de l’Europe en Afrique ou comment lutter contre la traite humaine et l’esclavage moderne".

Zèle de la police ?

Houria Zaidi, conseillère municipale à Bordeaux et présidente de l’association pour le développement et l’Innovation accompagnait Amadou Sadio Baldè lors de son arrestation. «Il avait un passeport neuf, avec seulement le visa d’un mois accordé par le consulat français de Casablanca. La police lui a dit qu’il n’avait pas de tampon d’entrée sur le territoire, alors il a présenté son ancien passeport où se trouvait le tampon. Elle a continué en affirmant que son nouveau passeport était un faux, alors que le consulat français a fait une longue étude de son dossier avant de lui accorder son visa. Si le passeport avait été faux, il l’aurait su !», s’insurge-t-elle.

«En principe, la police n’avait même pas à demander à voir le tampon d’entrée puisqu’Amadou Sadiou Baldè a été régularisé. Il a pu prouver ses 5 ans de résidence sur le territoire et possède une carte de résident», estime Stéphane Julinet, membre du Gadem. "Ce visa j'ai le obtenu normalement au Consulat de France à Rabat et mon passeport ne porte aucun défaut. Le seul motif de ce refus est mon militantisme pour la défense des droits des migrants au Maroc depuis 2007", estime Amadou Sadio Baldè après sa libération.

Les associatifs, cibles des autorités

En octobre 2012, un an avant le lancement de la nouvelle politique migratoire, les associations de migrants avaient subi des pressions de la police. Camara Laye, coordinateur du Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc (CMSM) avait été arrêté, ainsi que Marcel Amyeto, réfugiés Congolais et fondateur de l’ODTImmigré, et Pascal Mpélé, secrétaire général de l’association de migrants ALECMA.

Depuis, les associatifs n’ont plus été inquiétés. Au contraire, «même les associations de migrants qui n’ont pas l’agrément officiel de l’Etat sont reçues et écoutées par le ministère des MRE et des Affaires de la migration», précise Stéphane Julinet. Seul bémol : le ministère de l’Intérieur a refusé de régulariser automatiquement tous les membres des associations de migrants. «Nous ne parvenons pas à savoir s’il s’agit d’une énorme erreur ou d'un indice de plus du raidissement du ministère de l’Intérieur qui commence à se faire sentir un peu partout», s’interroge le militant.

Honteux
Auteur : Hamza
Date : le 19 novembre 2014 à 20h34
C'est honteux de traiter un homme de cette façon, juste parce qu'il se bat pour ses droit humains les plus élémentaires.

Les autorités du Maroc feraient preuve d'intelligence en lui rendant sa liberté.
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