Sept mois après le meurtre de l’étudiant Abderrahim El Hasnaoui (du PJD), à la faculté de droit de Fès, les quatre groupes de la majorité à la Chambre des représentants sont unanimes pour durcir les sanctions contre les auteurs de troubles dans les universités et les campus. Les députés de la Lampe, RNI, MP et PPS viennent de présenter une proposition de loi prévoyant de compléter le code pénal marocain par l’introduction de nouvelles peines.
Jusqu’à cinq ans de prison
Le texte a pour objectif de mettre un terme aux fréquentes confrontations entre étudiants issus de courants politiques opposés les uns aux autres. Les étudiants pris en flagrant délit d’agressions physiques sur leurs camarades ayant conduit à des décès mais sans préméditation, seraient condamnées à cinq ans de prison et une amende de 50.000 dh. En revanche pour les participants à des manifestations, à des actes de violence ou à des destructions de biens publics, pourront écoper de deux ans de prison et 20.000 dh d’amende.
Des mesures dissuasives qui portent l'empreinte des députés du PJD. La proposition de loi compte sévir contre les étudiants munis de pierres, d’objets tranchants ou des substances inflammables avec des peines allant de deux mois et un an de prison et 10.000 dh d’amende.
Les appels au racisme sont condamnables
Mais les universités sont, également, la scène de violences verbales entre étudiants, portant essentiellement sur les origines ethniques, la langue, la nationalité, la situation familiale, l’état de santé, l’appartenance politique, la religion et la couleur (notamment contre les Subsahariens).
Le texte de la majorité à la Chambre des représentants suggère de sanctionner d’un an de prison et à 10.000 dh d’amende les étudiants accusés de promotion de discours racistes et haineux. La proposition de loi du PJD, RNI, MP et PPS, complète la décision conjointe, prise dans le sillage du meurtre d’Abderrahim El Hasnaoui, des ministres de l’Intérieur et de l’Enseignement supérieur autorisant le retour de la police dans les enceintes des universités.
Ce tour de vis juridique pourrait, néanmoins, ouvrir la voie à certaines dérives de la part des autorités. A moins d’amendements lors de son examen en commission, le seul fait de manifester pour revendiquer un droit pourrait très vite être assimilé à un acte de violence.