Sans surprise, la question du Sahara occidental a largement dominé le discours du roi à l’occasion du 39ème anniversaire de la Marche verte. Mohammed VI, tout en réitérant son engagement dans la voie d’une recherche pacifique au conflit, a néanmoins mis un seuil que les négociations ne devront jamais dépasser.
«Ce choix ne portait et ne portera en aucune manière sur sa souveraineté et son intégrité territoriale». Quelques lignes plus loin, il précise que «l’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional». Un message destiné au Polisario, à l’Algérie et à certaines parties aux Nations-Unies qui se mobilisent pour l’option de l’indépendance du Sahara occidental.
Les "non" du roi
Mohammed VI s’inscrit en faux contre certaines informations annonçant un possible assouplissement de la position marocaine sur cette question. Le souverain a exprimé de manière très directe, son rejet de toutes les tentatives visant à modifier la nature du problème, précisant que «le Maroc dans son Sahara, n’a jamais été une puissance d’occupation ou une puissance administrante».
A quelques mois de l’examen, avril 2015, par le Conseil de sécurité de ce dossier, le roi a exprimé son opposition à tout élargissement du mandat de la Minusro pour la surveillance des droits de l’Homme au Sahara. Là, le message est adressé au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, afin que son futur rapport ne comporte aucune recommandation de ce genre.
Tindouf dans le viseur
Le roi a, également, rejeté la «complaisance vis-à-vis de la véritable partie à ce conflit et à son exonération de ses responsabilités». Il s’agit là d'ailleurs, d’un sérieux point d’achoppement entre le royaume et Christopher Ross. Le médiateur américain refuse, jusqu’à présent, l’approche marocaine sur le rôle de l’Algérie dans le conflit.
La liste des non de Mohammed VI se conclut par un refus à «la légitimation de l’état de non-droit qui prévaut à Tindouf». Un message on ne peut plus clair destiné aux ONG internationales des droits de l’Homme et aux Nations Unies qui observent le silence à chaque fois qu’il y a des cas de violations des droits au sein de la population des camps.