Même s’il est fortement dépendant de l’énergie, le Maroc est un exemple en matière de politique énergétique. En 20 ans, le royaume, a lancé plusieurs plans afin de réduire sa dépendance énergétique. Et ces différentes stratégies ont porté leurs fruits. Aujourd'hui, le Maroc réussit petit à petit sa transition énergétique avec des avancées notoires ces deux dernières décennies. Celles-ci viennent d’être mises en exergue dans une étude de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Selon cette étude soutenue par l'Union europénne, qui constitue le premier examen par l’AIE de la politique énergétique du Maroc et des pays du MENA, le Maroc a fait "des avancées notables dans l’adoption de l'énergie éolienne et solaire ainsi que sur la réforme des subventions de carburant". Le rapport note que "si la restructuration du secteur de l'électricité du pays est en cours, il est possible de réaliser de nouveaux progrès dans l'efficacité énergétique" malgré une dépendance à 90% de l’énergie provenant de l’extérieur.
98% de la population rurale ont accès à l’énergie
Le document revient également sur les résultats du programme de généralisation de l’accès à l’énergie pour la population rurale initié en 1995. Ce programme a permis de couvrir 98 % de la population, par rapport à 18 % il y a seulement deux décennies. Ces résultats ont contribué aux taux de croissance compris entre 4 et 5% enregistré durant les deux dernières décennies, souligne le document.
En plus de ces avancées, les experts de l’AIE expliquent que la mise en place de la Stratégie Énergétique Nationale en 2009 s’est soldée par des "résultats importants depuis son entrée en vigueur". Ainsi, des accords ont été conclus pour le développement d’une capacité supplémentaire de 2 gigawatts (GW) des centrales électriques au charbon. Et dans le domaine des énergies renouvelables, l’objectif total de 2 GW de puissance éolienne, 2 GW d’énergie solaire et d’un relèvement de la capacité d’énergie hydraulique à 2 GW à l’horizon 2020, vise à tirer parti des conditions très favorables dont jouit le Maroc en matière d’énergie éolienne et solaire, ainsi que de son secteur hydraulique établi de longue date. D’ici 2020, les énergies renouvelables devraient ainsi représenter 42 % de la capacité installée.
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L'étude note aussi l’apport des premiers parcs solaires de 600 mégawatts à Ouarzazate et la seconde phase consistant en la construction d’autres parcs d’une capacité de 1000 mégawatts. Il souligne également l’intérêt de la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel pour réguler le secteur ainsi que les mesures qui ont été prises, afin notamment de réduire les émissions de GES (Gaz à effet de serre) dans le secteur de l’énergie.
Parmi les recommandations, l’AIE demande, outre la poursuite des progrès en matière de réduction des subventions aux carburants, le renforcement de la stratégie d’efficacité énergétique actuelle par le biais d’une réglementation claire et d’incitations financières. Elle appelle également à l’optimisation du déploiement de l’énergie solaire et ce, afin de maximiser l’usage de l’énergie solaire concentrée aux heures de pointe et faciliter l’utilisation des technologies photovoltaïques. L’agence demande enfin l’accélération de la mise en place d’une autorité de régulation de l’énergie et le maintien de la confiance aux investisseurs étrangers ainsi que de l’industrie nationale.