Renault Tanger souffre de la faible croissance du marché européen, qui est son principal débouché. C’est ce qu’a expliqué, Jacques Prost, le directeur général du constructeur implanté dans le nord du Maroc, à UsineNouvelle, pour justifier une production qui reste inférieure aux capacités de l’usine, fixées à 340.000 unités par an. Fin 2014, l’usine devrait pourtant dépasser les 180 000 véhicules avant de tabler sur 200.000 unités par an.
Mais malgré une production plus petite que prévue, l'usine tangéroise continue de bien vendre sur certains segments. Ainsi, les ventes de la Lodgy, "un modèle qu’il n’est pas question d’arrêter" selon Prost, enregistrent un rythme de progression actuel de 30%. Concernant celles de l’utilitaire Dokker, "elles continuent de bien marcher", s’est réjoui le directeur. "Mais globalement, c’est vrai, il n’y a pas les volumes que l’on pouvait attendre".
42% de taux de sourcing
Dans cet entretien, le directeur général de l’usine a également souligné que la Lodgy relookée, déstinée au marché indien, sera bien produite à Tanger même si une partie de la conception sera réalisée en Inde. En réalité, les pièces seront fabriquées dans l'usine marocaine et l’assemblage sera effectué en Inde. Prost explique que cela est dû au fait que l’importation de voitures (déjà fabriquées) en Inde reste difficile en raison des taxes.
Jacques Prost a par ailleurs indiqué que le taux de sourcing se situe aujourd’hui à 42% et qu’il compte arriver à 56% en 2016. Il a aussi souligné que le pari du ministre marocain de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy d’arriver à un taux de sourcing de 65% en 2020, "dépend du périmètre d’activité de référence". En effet, différents éléments sont à prendre en compte : "d’une part notre volonté de développer l’intégration locale pour des questions d’optimisation des coûts et de l’autre les engagements vis-à-vis du gouvernement".