Les Canadiens, seraient-ils un peu islamophobes ? C’est la question que s’est posée un jeune étudiant du pays, après les récents attentats perpétrés contre des militaires à Ottawa et à Saint-Jean-sur-Richelieu au Québec. Pour avoir sa réponse, il a décidé de réaliser une caméra cachée pour voir la réaction des citoyens face à une agression islamophobe en pleine rue.
Pour ce faire, Omar Al-Bach, 18 ans, a fait appel à deux jeunes acteurs. L’un interprétera le rôle d’un musulman barbu, habillé d’une longue djellaba en blanc, et l’autre, celui d’un islamophobe proclamé.
«Nous voulions voir ce que pensent vraiment les Canadiens au sujet des musulmans», explique Al-Bach dans une interview accordée à WorldViews. Mission accomplie puisque la scène, jouée à Ottawa, non loin du Parlement canadien où a eu lieu la fusillade, a fait réagir plusieurs passants, note le Huffington Post. Et la majorité d’entre eux ont soutenu Zack, le «musulman».
Prenez un autre bus !
Dans la vidéo, on voit Devin, le faux islamophobe, interpeller Zack dans un arrêt de bus. Il lui demande de prendre un autre bus vu la manière dont il est habillé. Un passant ayant entendu ses propos n’a pas tardé à lui riposter. «Vous ne pouvez pas juger les gens à travers leurs vêtements ou leur nationalité ou autre. Vous savez ce que cela signifie ? Ce qui s’est passé là-bas est un incident commis par des fanatiques. (…) Je suis désolé mais c’est un ami à moi, je suis avec lui», lui lance-t-il.
«C’était affreux et tragique, mais je ne pense pas que c’est une raison pour persécuter des gens à cause de ce qu’ils portent», lui rétorque une autre passante.
Selon Omar Al-Bach, aucune des personnes interpellées n’a soutenu les propos racistes que subissaient Zack. Une bonne nouvelle pour lui, qui démontre que les Canadiens ne sont pas islamophobes, du moins la plus grande partie.
La vidéo, postée sur Youtube le 27 octobre dernier, a déjà été visionnée plus de 1,8 million de fois. Il y a trois mois, le même réalisateur avait posté une autre vidéo dans le même sens, où on voit deux petites filles, portant un keffieh autour du cou, tenir une pancarte avec l’inscription «Hug a terrorist» marquée dessus. Là encore, la tolérance était bel et bien au rendez-vous.