Le grand frère égyptien a désormais d’autres chats à fouetter à l’intérieur de son pays et sur ses frontières avec la Libye et Israël, peinant à assurer la sécurité des Etats du Golfe. Le Maroc est déterminé à combler ce vide et se porte volontaire. Après l’Arabie saoudite et les Emirats, Rabat pourrait envoyer des unités de son armée et des équipes de ses services de renseignements assurer la protection de la petite monarchie du Bahreïn contre les menaces de Daesh.
Manama, au même titre qu’Abou Dhabi et Ryad, est engagée dans la guerre américaine contre l’organisation de l’Etat islamique. Ce qui la place, automatiquement, comme cible potentielle d'attaques des combattants d’EI.
Mezouar : «Nous sommes prêts à porter assistance au Bahreïn»
Hier, lors d’un point de presse tenu à Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères n’a pas écarté la possibilité de soutenir militairement Bahreïn au cas où Manama en exprime le besoin. Salaheddine Mezouar a rappelé que la coordination sécuritaire entre les deux monarchies remonte à 2011.
Cette année avait enregistrée de vives protestations de la majorité chiite contre le pouvoir de la famille régnante, les Al Khalifa. A l’époque, des informations avaient fait état de l’envoi de forces marocaines soutenir, au même titre que des unités des armées émiratie et saoudienne, le pouvoir sunnite en place. Un engagement couronné, en novembre 2012 à Manama, par la signature d’un accord de coopération militaire. Mi-janvier 2014, une délégation de hauts militaires, conduite par l’ex-inspecteur général des FAR, Abdelaziz Bennani, visitait le Bahreïn.
Les liens entre Rabat et Manama sont très forts. Preuve en est la décision marocaine, en mars 2009, de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran à cause du Bahreïn. Les Iraniens considèrent la petite monarchie comme faisant partie de leur territoire.