Visiblement, l’incident du 18 octobre sur la frontière avec l’Algérie, a donné des arguments pour accélérer la mise en place d'équipements de contrôle nouvelle génération sur la frontière terrestre maroco-algérienne. Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien Akhbar Al Yaoum rapporte le lancement de la construction par l’armée de 11 points de contrôle. Un chiffre qui pourrait être revu à la hausse.
La première phase de ce projet devrait se situer entre Ras Osfour (relevant de la province de Jerada) jusqu’à Saïdia. La même source ajoute que les travaux ont déjà lancées sur des terres appartenant aux communes rurales d’Ahl Angad et Béni Khaled. Une petite bourgade dont est originaire le citoyen Razqallah Salhi, blessé grièvement par des balles tirées par un soldat algérien.
L’armée à la place du corps des forces auxiliaires ?
Le quotidien citant des «sources proches du dossier» explique que chaque nouvelle construction aura une superficie de 750 m2 dont la moitié sera couverte, abritant un édifice en béton. En revanche le reste sera réservé à l'accueil d’équipements militaires, avec notamment des véhicules blindés pour effectuer des patrouilles.
Cette nouvelle génération de points de surveillance sur la frontière avec le voisin de l’Est a l’avantage d’être proche géographiquement de la muraille électronique, longue de 70 km, que le Maroc est en train de mettre en place.
Reste à savoir si cette modernisation des postes frontières est annonciatrice d'une présence de plus en plus marquée de l’armée sur tout le tracé entre le Maroc et l’Algérie ? Auparavant cette mission était confiée à des éléments des forces auxiliaires, comme c'est le cas avec Melilla et Ceuta. De son côté, Alger a dépêché, en été, ses gendarmes sur les plages de Marsa Ben Mhidi, relevant territorialement de la wilaya de Tlemcen, très proche de Saïdia.
Par ailleurs et en attendant que toute la zone visée par le projet soit protégée, les militaires marocains ont commencé à poser des clôtures grillagées. Une mesure de dissuasion contre le trafic de drogue, la contrebande et l'immigration clandestine.