Menu

Grand Angle

Emploi, déficit budgétaire, crédits : Le FMI appelle les pays du MENA à poursuivre les réformes

Le Fonds Monétaire International vient de publier un rapport sur la situation économique des pays de la région MENA, et de l’Asie Centrale. Ce rapport revient sur les défis que doivent relever, d’une part les pays exportateurs de pétrole de ces régions et, d’autre part, ceux des pays importateurs. 

Publié
DR
Temps de lecture: 3'

Le FMI vient de publier un rapport sur la situation économique des pays du MENA, du Conseil de Coopération du Golfe et ceux de l’Asie Centrale. Le document revient sur les défis que doivent relever, d’une part, les pays exportateurs de pétrole et, d’autre part, les pays importateurs. Dans ce rapport, le FMI renouvelle ses recommandations concernant la poursuite des réformes dans certains pays comme le Maroc.

Le royaume qui fait partie des importateurs de pétrole de la région MENA figure parmi les économies qui devraient afficher une croissance avoisinant les 4% l’année prochaine, d’après les prévisions. Dans les autres pays de cette catégorie, qui font face aux tensions sociopolitiques et aux retombées des conflits régionaux, la croissance devrait connaître un frein en 2015.  

Rebond des IDE, du tourisme et des exportations

Selon le FMI, l’amélioration graduelle de la confiance devrait soutenir la demande intérieure dans les pays importateurs de pétrole à mesure que l’incertitude politique se dissipera. Les exportations, le tourisme et les investissements directs étrangers devraient également connaître un rebond, aidés en cela par la reprise en Europe et la croissance soutenue dans les pays du CCG. Toutefois, nuance le FMI, il est peu probable que ces améliorations suffisent à faire baisser le taux de chômage qui reste élevé dans plusieurs pays (près de 10% au Maroc).

Dans certains pays comme le Maroc, les réformes structurelles ont apporté des IDE et permis d’augmenter les exportations dans les industries à haute valeur ajoutée telles que l'automobile et l'aéronautique. Le manque de financement est plus aigu au Maroc, au Pakistan et en Arabie saoudite, des pays où les PME locales sont réticentes à envisager d'autres solutions de financement autres que bancaire.

Maitrise du déficit budgétaire

Pour les pays importateurs de pétrole, la maitrise du déficit budgétaire demeure primordiale. Ceux qui commencent à maîtriser leurs lourds déficits budgétaires pourront ainsi disposer progressivement d’une marge de manœuvre et renforcer leur capacité de résistance aux chocs, souligne le document.

Dans plusieurs de ces pays, notamment le Maroc, la réforme graduelle des systèmes inefficaces de subventions généralisées a permis de dégager des économies, dont une partie sert à financer une protection sociale ciblée en faveur des pauvres et à accroître les dépenses consacrées aux infrastructures, aux services de santé et à l’éducation. Cependant, le ratio dette/PIB continue d’augmenter et les besoins bruts de financement extérieur devraient atteindre 100 milliards de dollars l’année prochaine pour ces pays.

Recommandations

Pour le royaume, les besoins de financement budgétaire devraient représenter environ 10% du PIB en 2015. Mais afin de diminuer l’impact des lourds déficits et faire face à de possibles ralentissement de l’économie, la priorité devra être accordée aux mesures budgétaires qui pèsent le moins sur la croissance économique à court terme. Ces mesures pourraient ainsi encourager la création d’emplois, limiter les effets négatifs sur les populations pauvres et réduire enfin les inégalités sociales.

Les perspectives de croissance à moyen terme des pays importateurs de pétrole de la zone MENA se sont affaiblies plus rapidement que dans d’autres régions du monde et elles restent insuffisantes pour faire reculer un taux de chômage qui demeure obstinément élevé, surtout parmi les jeunes et les femmes. Des réformes économiques en profondeur s’imposent donc pour impulser la croissance à moyen terme et créer des emplois.

Le FMI cite parmi ses recommandations la poursuite des réformes de l'infrastructure juridique et financière (les réformes déjà entreprises sont inégales et partielles), l’amélioration de l’accès au crédit, notamment pour les PME, et le développement du secteur non bancaire, ce qui pourrait aider à alléger les contraintes de financement.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com