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Grand Angle

Casablanca : 300 enfants inscrits aux Etoiles de Sidi Moumen

Le centre culturel des Etoiles de Sidi Moumen imaginé par le peintre et romancier Mahi Binebine et le réalisateur et producteur Nabil Ayouch a été inauguré hier soir, jeudi 23 octobre dans le quartier des jeunes terroristes de 2003. 300 enfants sont d’ores et déjà inscrits au cours de danse, théâtre, musique …

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Le centre est doté d'une salle de danse. /DRIF
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«Je n’ai pas le nombre exact parce que les inscriptions sont toujours en cours, mais nous avons plus de 300 inscrits », évalue Sophia Akhmisse, directrice du tout nouveau centre culturel les Etoiles de Sidi Moumen. Inauguré hier, jeudi 23 octobre, à 18h, avec force tambour, le centre a commencé ses activités il y a 6 mois, avec 3,5 millions de dirhams, à l’initiative de Mahi Binebine, auteur du roman «Les Etoiles de Sidi Moumen», et de Nabil Ayouch réalisateur des «Chevaux de Dieu», inspiré par les attentats de 2003 à Casablanca perpétrés par des adolescents venus de Sidi Moumen.

«On aurait pu s’arrêter là et passer au prochain film pour moi, au prochain livre pour Mahi Binebine, mais quand ont dit aux jeunes que la violence n’est pas une forme d’expression, alors il faut leur offrir d’autres moyens d’expression», a expliqué Nabil Ayouch lors de l’inauguration.

Défiance

«Il y a 600 000 habitants à Sidi Moumen, plus qu’au Qatar et le tiers vivent dans des bidonvilles», rappelle provocateur, Ahmed Brija le président de la commune de Sidi Moumen. Depuis les attentats, le nombre d’associations a explosé dans la commune. Le Complexe Social Oum Keltoum de Sidi Moumen, le Centre des initiatives associatives, le Centre culturel Lalla Meriem, le centre de la Fondation Orient Occident centre socio-culturel ne sont que quelqu’uns des espaces créés pour accueillir les jeunes du quartier et leur offrir une formation.

«Les associations locales ne sont pas très actives auprès des jeunes du bidonville. […] Elles sont, selon la description des jeunes, dans la plus part des cas, plutôt opportunistes et utilisent/mobilisent les jeunes pour obtenir des aides et des financements. De ce fait, une certaine méfiance des jeunes du quartier s’est installée par rapport aux associations locales », analysait en 2009 l’USAID dans le «Diagnostic Rapide Participatif sur la situation des jeunes au niveau du bidonville Thomas», réalisé dans le cadre du projet «Projet de renforcement des capacités des jeunes des quartiers pauvres dans la région de Casablanca» également de l’USAID.

 Professionnels des arts

Dans ce contexte délicat et difficile, Sophia Akhmisse a tenté de se faire son propre diagnostique avant de commencer le centre. «J’ai fait un tour de ce qui existait dans le quartier. Il y a un tissu associatif très dense lié à l’élan de solidarité consécutif aux attentats de 2003 mais, j’ai perçu un manque. L’essentiel de ce qui est offert aux jeunes, aux habitants, ce sont surtout des formations professionnelles en couture, en coiffure pour les femmes, ou des formations en langues, en informatique, en infographie. Il y a peu de choses liées à la culture, à l’art», estime-t-elle.

Le centre des Etoiles réalisera dès la semaine prochaine des cours réguliers de danse, de musique, d’arts plastiques, de théâtre et de langues. Grâce à son partenariat avec l’Institut français (IF), le centre a mis en place une petite médiathèque et pourra accueillir à l’avenir les artistes qui seront invités par l’IF. «A Sidi Moumen, j’ai rencontré des jeunes déçus qui ont fait du théâtre dans une association pendant 5 ans sans aboutir à rien, sans faire de représentations. Ce qui existe dans le secteur de la culture manque de professionnalisme. Au contraire, nous voulons offrir des formations de qualité. Tous les professeurs sont des professionnels des arts», précise Sophia Akhmisse.

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