Est-ce le premier symptôme de l’usure du pouvoir ? Au PJD, des députés -une petite quinzaine alors qu’ils étaient plus de trente au départ-, refusent depuis plusieurs mois de participer aux finances du parti, en acquittant leurs cotisations mensuelles, estimées entre 20 et 30% de leurs salaires de parlementaires. C’est un mouvement inédit alors que les islamistes de la Lampe sont réputés pour le strict respect des règles du parti.
Benkirane regrette ces dérapages
Hier à Rabat, à l’occasion d’une réunion interne avec le groupe des députés du PJD, le chef du gouvernement n’a pu s’empêcher de soulever ce point. Benkirane a dit regretter ce genre de comportements qui écorne l’image de la formation. En revanche, il n’a pas brandi de menace de sanctions à l’encontre des récalcitrants.
Sous couvert d’anonymat, une source au PJD nous confie que «même si certaines voix au sein du parti réclament l’application de la procédure des mesures disciplinaires, la direction semble, pour le moment, prendre son temps avant de trancher. C'est pour offrir aux efforts de médiations en cours, toutes les chances de réussite». D’autant que la voie des négociations a convaincu 15 députés -sur une liste de trente au départ-, de régler leurs contributions financières au parti.
A l’approche des échéances des élections communales, régionales, provinciales et à la Chambre des conseillers, prévues avant septembre 2015, le PJD tente d’éviter l’option des expulsions. Celles-ci risqueraient de lui porter préjudice, au moins médiatiquement. Ce qui explique, d’ailleurs, le «wait & see» prônée par le secrétariat général.