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Grand Angle

Sondage BVA sur les jeunes Marocains à l'étranger : Intégrés chez eux, il leur manque la reconnaissance au Maroc

2610 jeunes Marocains de 18 à 34 ans, résidant dans six pays européens, ont répondu aux questions diverses et variées de l'institut de sondage BVA. Discriminations, pratique religieuse, mariages, transferts financiers, image du Maroc et des MRE : le sondage est d'envergure. Contrairement aux idées reçues, le sondage dépeint l'image d'une population ouverte et de jeunes se sentant parfaitement «chez eux» dans les pays de résidence. Mais il n'est toutefois pas sans omettre certains sujets.

Publié
Gael Sliman (BVA), Driss El Yazami (CCME) et Mohamed Bernoussi (ministère des MRE) lors de la présentation du sondage
Temps de lecture: 5'

25 minutes de questions, par téléphone ou en face à face (en Espagne et Italie), voilà ce à quoi les 2610 sondés à travers l'Europe, âgés de 18 à 34 ans, ont consenti pour donner matière à interprétation aux instances officielles, aux journalistes et universitaires, et aux lecteurs.

Commandité par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), le sondage a été effectué par l'institut BVA (Brulé, Ville et associés) et présenté lundi 26 juillet à Casablanca en présence de MM. Driss El Yazami, président du CCME, et Mohamed Bernoussi, secrétaire général du ministère chargé de la communauté marocaine résident à l’étranger.

Les résultats du sondage ont été déclinés en trois grands axes : la situation des jeunes MRE dans les pays de résidence respectifs (Italie, Espagne, France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne), les repères identitaires au Maroc, et les liens tangibles avec le Royaume. S'il n'est possible que de traiter quelques uns des aspects, le sondage complet est attaché en bas du document. Très sommairement, il dépeint les jeunes MRE comme attachés à leur pays d'origine – 94% se sentent Marocains et 43% soutiennent financièrement un proche au Maroc – tout en s'insérant pleinement dans les sociétés d'accueil. A noter également que chaque réponse a été différenciée selon les pays de résidence et selon si le ou la jeune interrogé(e) était de première ou de seconde génération vivant en dehors du Maroc.

Le pays de résidence, plus déterminant que la génération

Sur ce plan, un premier enseignement à tirer est que les réponses varient plus en fonction des pays de résidence que des générations. Ainsi, pour 93% des MRE des Pays-Bas, il serait par exemple important de se marier à une personne de religion musulmane, tandis qu'en Allemagne, ce pourcentage n'est que de 34%.

Les plus grands changements entre les 1è et 2è générations sont à observer dans la relation des jeunes avec leurs parents. De manière générale, les premières générations se disputeraient plus souvent avec leurs parents que ceux dont les parents ont émigré du Maroc. Notamment 58% des immigrés (à proprement dire) se seraient déjà disputés avec leur parents concernant la religion et les traditions, contre 42% des jeunes de la deuxième génération. L'écart est de 13 % sur le plan des disputes liées au job et à l'activité professionnelle (53% : 40%), et 39% des premières générations auraient eu des différends avec leurs parents en rapport avec leurs relations amoureuses, contre seulement 22% parmi les deuxièmes générations.

Pleinement insérés dans les pays d'accueil, mais pourtant considérés ici et là comme «racailles» et étrangers

Cette propension plus haute à la dispute, les statistiques la démontrent sans pour autant en donner les raisons. Un début d'explication pourrait se trouver dans le restant des résultats, concernant l'insertion des jeunes dans les sociétés d'accueil. Il se dégage une image de jeunes qui font le choix de s'insérer pleinement dans les sociétés d'accueil, et qui s'y sentent clairement «chez eux». Ce sentiment est moins fort en Italie (63%) et en Espagne (68%), mais très net en France (80%), aux Pays-Bas (81%), en Belgique (87%) et en Allemagne (90%). Des jeunes dont 95% estiment qu'il est important de maitriser la langue du pays de résidence, et qui parlent, lisent et écrivent effectivement ces langues à 84% . Et des jeunes, finalement, qui quant à leurs amitiés et relations sociales, ne restent pas cantonnés entre Marocains, mais qui sympathisent naturellement (à 91%) avec les nationaux des pays de résidence.

Seule exception : les mariages et les couples. 84% des jeunes MRE interrogés vivant en couple ou étant mariés sont liés à un(e) Marocain(e). Une endogamie très forte, sans être réellement obligatoire. Si 59% des sondés affirmaient tout de même qu'il leur était «important» de se marier avec un(e) Marocain(e), seuls 32% disaient qu'il leur était «indispensable» d'avoir l'opinion de leurs familles concernant le choix de leurs conjoints.

Ces résultats vont droit à l'encontre des stéréotypes des jeunes immigrés que l'on retrouve (trop) souvent dans les médias du vieux continent : communautaires, incapables de s'exprimer correctement dans la langue du pays de résidence, et pourquoi pas racailles et criminels... Une image dont ces jeunes souffrent. Selon les sondés, la perception des jeunes MRE dans les pays de résidence se serait dégradée depuis l'année dernière. Seul 48% estiment que les MRE ont une bonne image, contre 52% l'année dernière. Avec 18%, les Pays-Bas sont la lanterne rouge à cet égard. Si ces pourcentages baissent quant à la réalité des discriminations subies, ils restent néanmoins alarmants. Les résultats du sondage qui démontrent la réalité de jeunes pleinement intégrés dans les sociétés d'accueil mériteraient d'être largement diffusés.

Autre aspect qui mériterait d'être diffusé davantage : le fait que sur une question ouverte concernant les attentes envers le Royaume, 35% des jeunes MRE ont spontanément dit qu'ils voulaient qu'on arrête de les considérer comme étrangers au Maroc.

Bémols importants?

Ce sondage, dont il n'a été présenté qu'une partie des résultats, n'est cependant pas sans soulever quelques critiques. Des questions non posées qui semblent pourtant découler des questions déjà inclues dans le questionnaire, quelques manques de précisions, des résultats pour les MRE d'Allemagne qui pourraient être mis en doute...

Ainsi, tout au long du sondage, l'Allemagne semble tenir une place à part dans l'émigration marocaine. Une population de MRE qui a moins de liens avec le Maroc, qui est beaucoup moins encline à l'endogamie et qui semble plus critique envers le Royaume, notamment sur le plan des droits humains, selon le sondage. Mais quand il s'agit de décrire le profil des MRE sondés en Allemagne, l'institut BVA se contredit.

Pour ce qui est du niveau d'études, 42% des sondés n'en auraient aucun et 54% auraient absolvé seul le primaire. En même temps, sur les 500 MRE de 18 à 34 ans interrogés, 37% auraient déclaré être élèves ou étudiants – donc clairement au delà du primaire. Qu'en est-il par conséquent de la fiabilité des données récoltées en Allemagne?

S'il peut s'agir là d'une simple erreur technique, sur d'autres aspects, la nature même du questionnaire omet quelques éclairages supplémentaires. Ainsi, il a été question des connaissances de l'arabe et du désir d'apprendre à parler, lire et écrire cette langue, avec des résultats assez probants, surtout pour le deuxième volet. Cependant, cette même question n'a pas été posée concernant les dialectes berbères. Alors que l'on commence à les inclure dans l'éducation nationale au Maroc, concernant les MRE, cela n'est-il pas encore à l'ordre du jour? D'autre part, s'il est question transferts financiers, de facilitation des investissements au Maroc, pourquoi ne pas demander l'avis des MRE sur la convertibilité du dirham en euros?

Dernièrement, la question de la participation politique dans les pays d'accueil a été posée, tout comme la question de savoir où les MRE considèrent qu'il est plus important de s'engager politiquement, au Maroc ou dans le pays d'accueil. La réponse est que nombreux sont ceux qui participent à la vie politique du pays de résidence, et seuls les MRE d'Espagne estiment qu'il est plus important de s'engager au Maroc qu'en Espagne. Mais pourquoi alors ne pas suivre la logique et demander si les MRE considèrent l'engagement politique au Maroc comme important (ou pas)?

Sur cette dernière question, la chargée Elodie Jouannec, chargée d'études sénior à l'institut BVA, répondait en marge d'une conférence de presse que cela fut «un choix». Un choix qui intrigue, sachant que le CCME, commanditaire, est né justement d'un désir de participation politique des MRE à la vie politique marocaine.

Faut-il alors suivre Winston Churchill, quand il affirmait que «les statistiques, c'est comme un ivrogne avec un lampadaire : utilisés comme soutien plutôt que pour éclairer» ? Du moins en partie. Mais on peut également continuer d'éclairer l'ivrogne.

Sondage_bva_ccme_07-2010.pdf

Marocain=Un poids ?
Auteur : Ezzhi47
Date : le 30 juillet 2010 à 04h23
Je suis français d'origine marocaine et je vous le dis franchement d'où il sort ce sondage ? De la planète Mars ? Franchement les marocains ne sont pas intégrés dans la société françaises, ils vivent reclus entre eux avec les traditions locales du pays j'ai fait le constat et si vous pensez pas comme le reste de la communauté vous êtes un vendu malheureusement. Soit un bon patriote marocain marie toi avec en préférence une femme du pays, crève toi au boulot, vis comme un avar et envoie tout ton argent au bled :)
3+1+1+1+1= 7 ministres pour les MRE !
Auteur : MISS-MASS
Date : le 29 juillet 2010 à 16h29
Ce CCME et son pendant ministériel MRE ne servent absolument à rien, sinon à pomper l’argent du pauvre contribuable marocain qui en a tellement besoin ! Il faut tout simplement les supprimer car les administrations extraterritoriales auxquelles les MRE ont affaire appartiennent toutes au ministère des affaires étrangères qui est déjà garni de 3 ministres et de plusieurs ambassadeurs et directeurs à la tête de différentes sections diplomatiques et administratives extraterritoriales ! Et les MRE veulent du concret : des ambassades qui défendent sérieusement leurs intérêts, des consulats propres, des fonctionnaires qualifiés, polis et irréprochables, des services à la hauteur…et des administrations marocaines qui bossent honnêtement selon les lois et les règles en vigueur sans corruption ni favoritisme …et non pas des forums bidons pour amuser la galerie, des séminaires bidons pour bavarder comme des clowns et des sondages parisiens pour meubler les placards et les tiroirs des bureaux...!!!

3 ministres avec plusieurs ambassadeurs et directeurs au ministère des affaires étrangères + 1 ministre délégué au ministère des MRE + 1 président et 1 secrétaire général au CCME + 1 président délégué à la Fondation Hassan II pour les MRE…C’est vraiment Trop, Très exagéré !

Du jamais vu et sur toute la planète un pareil gouvernement inflationniste comme celui de Abbas El-Fassi gonflé de plusieurs postes ministériels bidons et cela sans le comparer aux pays du même niveau démographique, socio-économique et financier !

Avec ces multiples structures administratives bidons, les MRE ne savent pas ou plutôt plus à quel saint du Makhzen se vouer !
Ces sondages disent ce que tout le monde sait déjà !
Auteur : MISS-MASS
Date : le 28 juillet 2010 à 23h01
Tous les sondages disent ce que tout le monde sait et connait déjà ! Ainsi donc, il aura fallu interroger 2.610 MRE vivant en Europe pour savoir qu’ils parlent la langue du pays où ils vivent et qu’ils sont très attachés au Maroc même s’ils ont obtenu la nationalité du pays de résidence… !!! Certains observateurs peuvent rétorquer que : les gens du CCME, pour justifier « scientifiquement » leur nouveau job et le budget qui va avec à la manière de la vie politique parisienne, ont besoin de confirmer tout cela par un sondage écrit noir sur blanc dans un rapport qu’ils brandiront à chaque fois que quelqu'un s’interroge sur leur mandat …Ok !

Il parait que ces outils statistiques très branchés, purement marketing, sont très demandés par les voraces profiteurs du nouveau règne pour impressionner ceux qui les ont engagés et embauchés ! Mais ils se trompent sur toute la ligne !
La même chanson !
Auteur : MISS-MASS
Date : le 28 juillet 2010 à 14h11
Après avoir créé un job stable et bien rémunéré au soleil pour lui et pour ses copains et copines en taillant sur mesure ce machin appelé CCME, Lyazami s’est découvert une nouvelle passion en dilapidant l’argent du pauvre contribuable marocain : l’organisation des séminaires touristiques, des forums passe-temps, des conférences bidons et un nouveau hobby qui s’appelle « Sondage » ! C’est le deuxième du genre en l’espace d’un an ! Tout ça pour justifier son job bidon et le budget qui va avec ! Et comme d’habitude se sont toujours ces boites parisiennes de leurs maîtres qui ont les faveurs de ce généreux Maroc pour comprendre la psychosociologie de sa diaspora !

Mais faites votre travail de journalistes critiques, allez demander à Lyazami et à sa bande combien a coûté à la trésorerie marocaine ce sondage BVA cousu par la maison de Gaël Sliman ?! Allez interroger la clique de Lyazami sur les tenants et les aboutissants de ces nombreux forums et de ces multiples sondages consacrés aux MRE ?! Allez leur demander le but de Répéter et de toujours Répéter la même chanson : Les MRE sont très attachés à leur pays d’origine !

Sinon allez enquêter s’ils refusent de vous dévoiler les vrais chiffres qui comptent et non pas les chiffres d’un sondage taillé sur mesure !
Décidément, le Maroc, c’est toujours le règne de hypocrisie !
Auteur : MPHilout
Date : le 28 juillet 2010 à 12h18
Lorsque je m’adressais à mon collègue François Suztakiewicz, je savais pertinemment que le choix de son prénom confirmait son appartenance et son attachement à la France, alors que son nom nous indiquait son origine : un pays de l’Est. La question de l’intégration ou de l’assimilation ne se posait donc même pas.

Mais lorsque j’ai affaire à Majid, à Mohamed, à Khalid…, un sérieux doute plane toujours : ont-t-ils la nationalité française ou sont-ils toujours des immigrés ? Quant à l’assimilation, il est évident que cette éventualité ne frôlait pas l’esprit de leurs parents : ils n’ont pas fait le choix de prénoms bien français.

Les déclarations des sondés d’être bien « intégrés » sont contredites non seulement par l’attachement toujours intense au pays d’origine mais surtout lorsque l’heure de vérité sonne et qu’il faut songer au mariage et à sa progéniture. Là c’est l’endogamie qui l’emporte et révèle notre hypocrisie : l’entre soi, c’est notre liberté et notre choix !

Nous aimons bien gagner notre vie dans les pays européens. Quant au Maroc et aux Marocains, ils nous adorent comme vache à lait qu’ils maintiennent attachée à des ficelles (culturelles, cultuelles, linguistiques, matrimoniales) tout en nous laissant brouter les prairies verdoyantes d’Europe. Ils aiment tant récolter le beur et l’argent du Beur.

Le problème de la France et de l’Europe avec nous reste donc entier. Ces pays peuvent légitimement se demander : quand vont-ils se détacher de ces bêtises et puis devenir des Européens libres d’esprit, totalement enracinés ici et maintenant, y compris par les prénoms, et ne resteront plus tiraillés entre deux mondes : une touffe de racines ici et une autre toujours accrochée au désert, à la culture du désert et de l’hypocrisie ?

Avec tous mes respects
Pascal Hilout, né Mohamed
Rédacteur à Riposte Laïque
Emission spécial MRE
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