Le musée de Rabat recevra l’exposition sur le Maroc de l’Institut du monde arabe

«On le fera», assure fermement Mehdi Qotbi depuis Paris. Pour le président de la Fondation nationale des musées il ne fait aucun doute que l’exposition «Le Maroc contemporain", inaugurée cette après-midi, mardi 14 octobre, à l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris, sera présentée en partie au public marocain du tout nouveau musée d’art moderne et contemporain de Rabat. «Un évènement unique en son genre, unique par l’ampleur puisque pour la première fois une exposition a pris possession de l’ensemble des espaces de l’Institut du monde arabe, unique par son objet puisqu’il se donne l’ambition de présenter toutes les facettes de la création marocaine, unique enfin parce que Paris, cet autonome, sera aux couleurs du Maroc avec le "Maroc médiéval" au Louvre, Tanger à la Gaïté lyrique, Icham Berrad au 104, la musique marocaine au Théâtre de la Ville», a déclaré François Hollande, lors de l'inauguration à l'IMA, en présence de la princesse Lalla Meriem, après avoir remercié Mehdi Qotbi.

Sur 2 500 m2, 80 œuvres d’artistes plasticiens marocains contemporains seront exposées. «Pour atteindre à cette diversité, les concepteurs de l’exposition se sont déplacés dans tout le Maroc, ils ont rencontré des artistes, reçu des dossiers de ceux qu’ils n’ont pas pu joindre directement et examiné des œuvres dans des galeries partout où ils sont passés», précise la présentation de l’Institut du monde arabe. Des concerts et des films seront également au programme de cette saison marocaine à Paris.

Les sponsors sont marocains

La décision de partager cette exposition avec le Maroc semble d’autant plus légitime que les sponsors de l’exposition ne sont autres que les plus grandes entreprises marocaines : l’OCP, la CDG, la Caisse de dépôt et de gestion, le CIH, Attijariwafa Bank, la BCP, la BMCE, la RAM, Maroc Telecom, mais aussi la Fondation Lafarge, la Fondation Total, GDF Suez …

«Nous ferons également venir à Rabat tout ou partie de l’exposition qui s’ouvrira au Louvre, le 17 octobre, sur le Maroc médiéval», insiste Mehdi Qotbi. Juste retour des choses puisque cette exposition a été décidée il y a deux ans lorsque Mohammed VI offrait 15 millions d’euros, sur un budget total de 100 millions d’euros, pour la rénovation du département des arts de l’Islam du Louvre.

Aucun fonds propres

Ces deux expositions seront d’autant plus nécessaires au tout nouveau musée d’art moderne et contemporain de Rabat, inauguré le 7 octobre, qu’il ne possédait, lors de son ouverture, aucun fonds d’art propre, aucune collection permanente. Toutes les œuvres visibles actuellement pour  «1914-2014 : 100 ans de création» ont été prêtées par les artistes, mais aussi par les plus grands collectionneurs marocains. «C’était également une façon d’impliquer les Marocains, les collectionneurs marocains autour de ce magnifique projet qu’est le musée de Rabat ! », se défend Mehdi Qotbi.

Aujourd’hui, le président de la Fondation nationale des musées ne sait toujours pas quel sera le budget du musée pour acheter des œuvres. «Quelques artistes nous ont d’ores et déjà offert leurs œuvres. Il faut garder à l’esprit que le Maroc n’est pas un pays habitué aux musées. Nous venons à peine d’ouvrir, nous faisons les choses tout doucement, par étape», insiste Mehdi Qotbi.