On aurait pu croire que son bref passage en prison et les accusations de pratiques homosexuelles au Maroc allaient le rendre plus discret, mais visiblement il n’en est rien. Ray Cole, le septuagénaire britannique récemment sorti de prison après une condamnation à quatre mois pour une affaire d’homosexualité avec un jeune marocain, en remet une couche. L’homme souhaite que son «compagnon» et ancien co-détenu, Jamal, puisse venir en Angleterre afin de vivre avec lui.
Selon Cole, Jamal est marqué par cet épisode. «Malheureusement ses amis ont eu connaissance de son histoire et il ne peut plus sortir. Il reste coincé à la maison», explique-t-il à Pinknews. «Il souffre beaucoup de ce qui est arrivé, et il veut désespérément quitter le Maroc».
Accorder «l’asile» à Jamal ?
Plus surprenant encore, le britannique souhaite que son ami puisse obtenir l’asile en Angleterre. «Je pense que Jamal devrait bénéficier de l’asile. Nous avons été dans une relation en avril dernier. Je l'aime à la folie, je tiens à le faire venir ici - en Angleterre - et de lui donner la vie qu'il mérite», laisse entendre le septuagénaire. «Je m'inquiète vraiment pour lui. J’aimerais le sortir de là, je veux qu'il soit avec moi».
Ray Cole ajoute sans détour qu’il veut épouser son «compagnon» afin de le faire venir au Royaume-Uni, mais le ministère de l'Intérieur lui impose 18,600 £ de revenu minimum pour pouvoir ramener un conjoint de l'étranger. Pour l’instant, la donne semble compliquée pour ce septuagénaire puisqu’il est à la retraite. Il pense toutefois que Jamal ne sera pas «un fardeau pour la société britannique», car «il va travailler». «Je ferai tout mon possible pour le faire venir», a-t-il promis.
«Ne prenez pas vos smartphones avec vous…»
Ces déclarations peuvent être interprétées comme un nouveau pied de nez aux autorités marocaines, alors qu'il a été libéré grâce à une mobilisation internationale malgré une condamnation en première instance. Il se permet même de livrer quelques conseils aux homosexuels qui souhaitent rendre visite à leur «compagnon» au Maroc. «Ne prenez pas vos smartphones avec vous si vous devez rencontrer un Marocain, il faut être très prudent», conseille-t-il.
L’homme déplore par ailleurs ses conditions de détention, notamment l’effectif pléthorique dans les prisons et les conditions sanitaires. Son incarcération lui a laissé de mauvais souvenir. Mais, il conclut en affirmant qu’il serait «surpris» si les autorités marocaines venaient à condamner d’autres personnes comme lui pour leur homosexualité. Il est convaincu que «la communauté gay va se serrer les coudes», pour réagir.