Maroc : Hamid Chabat cogne un sénateur du PAM et c'est de la faute à Benkirane

Alors même que les chaînes marocaines diffusaient des extraits du discours de Mohammed VI appelant les acteurs politiques à réhausser le niveau du débat, les coulisses du parlement sont devenues la scène de pugilat. Ses protagonistes sont deux poids lourds de l’opposition. D’un côté, Hamid Chabat, le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, encore vêtu de sa djellaba blanche et de l’autre côté, le sénateur Aziz Lebbar du PAM qui s’est débarrassé de l’habit traditionnel pour porter costume noir et chemise blanche.

Le PAM expulse Lebbar

Si la relation entre les deux adversaires est, depuis des années, très tendue mais c’est la première fois qu’ils règlent leurs différends par des coups de poings, ponctués d’un échange de noms d’oiseaux. Il semble que c’est le PAMiste qui était le premier à ouvrir les hostilités. Une version que corrobore, d’ailleurs, la sanction du bureau politique du Tracteur prise contre le sénateur. «Vers 23h ce vendredi, le verdict est tombé. Aziz Lebbar est définitivement rayé des listes du parti», déclare à Yabiladi Mustapha Merizak, le secrétaire régional de la formation à Meknès.

Un communiqué du PAM va plus loin et accuse même des parties non-identifiées d’être à l’origine de cet incident pour "torpiller l’initiative de coordination entre les partis de l’opposition", c'est à dire l'USFP, PI, UC et PAM.

Aujourd’hui, Chabat pointe du doigt le PJD

Si Mustapha Bakkoury et les siens ont opté pour la voie de l’allusion, Hamid Chabat a choisi le direct. Dimanche matin à Bouznika, à l’occasion du congrès du syndicat l’UGTM, qu’a vu l'élection de Mohamed Kafi Cherrat, un de ses plus fidèles collaborateurs, à la présidence de la centrale, le maire de Fès est revenu sur le violent accrochage du vendredi soir à la Chambre des représentants. Il a ainsi déclaré que c’est Abdelillah Benkirane qui a incité Aziz Lebbar à l’attaquer. Le secrétaire général de la Balance a estimé que l’attaque qu’il a subie de son adversaire «était coordonné avec le PJD».

Par ailleurs, devant ses fidèles, Chabat n’a pas tari d’éloges sur le discours du roi prononcé le vendredi au parlement. Il a choisi le passage dans lequel Mohammed VI invitait les Marocains à être fier de leur pays pour critiquer les islamistes du PJD. Le patron de l'Istiqlal a de nouveau accusé le parti islamiste de prêter allégeance aux Frères musulmans et non au Maroc. Aucune mention cependant à la critique royale envers les politiques qui ne sont pas à la hauteur des attentes du peuple.