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Grand Angle

Etats Unis : Un Ramadan pas « comme au bled » au pays de l’oncle Sam

« Nos yeux restent rivés sur le pays tout au long de ce mois ». Ces mots, pétris de nostalgie, sont ceux de Mohamed, un ressortissant marocain vivant aux Etats-Unis depuis 2 ans. A son image, plusieurs autres milliers de ses compatriotes vivant sous les mêmes cieux ressentent la même nostalgie lors du mois de Ramadan. Une nostalgie qu’ils tentent tout de même de dissiper, tant bien que mal, en « recréant l’ambiance du Ramadan » au bled. C’est ce que constatent les journalistes de la MAP qui leur ont rendu une petite visite.
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« On multiplie les appels téléphoniques pour s'enquérir de la famille au Maroc et avoir écho de l'inégalable atmosphère ramadanesque au pays », poursuit Mohamed. Et pour arriver à cette reconstitution – presque impossible – de cette ambiance, c’est un parcours du combattant que les membres de cette communauté brave chaque jour, en fin d’après-midi, juste avant le ftour…ou plutôt le break-fasting, puisqu’il faut se mettre à l’américain.

Washington, la capitale américaine. Ici, on est bien loin des épiceries de quartier ou autres Hanouty des rues de Casablanca ou de Rabat, de l’autre côté de l’Atlantique. Pour s’offrir un ftour typiquement marocain – ou presque – la plupart des ressortissants marocains résidant dans la région se rendent vers une petite rue du quartier Sky line bordée de commerces tenus à majorité par des arabes. « On trouve tout ici : chebakia, Sellou, gâteaux marocains, briouates », commente Leila, une Marocaine qui vit dans l’Etat du Maryland depuis pas moins de 10 ans. On y trouve tout certes, mais à des quantités et des qualités moindres et exposés, qui plus est, à des prix très chers.

A cette difficulté de se faire une table marocaine à l’heure de la rupture, s’ajoute les horaires de travail qui n’ont pas été adaptés au mois. En effet, avec 2% de musulmans sur la population totale, l’Administration américaine n’a sûrement pas jugé nécessaire de réaménager ces heures de travail. Un préjudice auquel les jeûneurs sont obligés de se plier, faute de mieux. C’est ce qu’explique Yasmina, maman de deux enfants (17 et 19 ans), dont le mari, professeur dans une grande université de Washington, se voit souvent obligé de manquer le regroupement familial à l’heure de la rupture du jeûne.

Le Ramadan aux Etats-Unis, c’est aussi « l’absence » de cette dimension spirituelle du mois. Jeûner du lever au coucher du soleil devient difficilement faisable dans un cadre social et physique qui « n’est pas dédié au jeûne ». Les mosquées sont rares et les prêches qui y sont présentées sont le plus souvent en Anglais. Moatassim et Mohamed, deux jeunes marocains installés dans le pays de l’oncle Sam depuis deux années, sont allés jusqu’à confier que leur foi est rudement « mise à l’épreuve », ce, du fait des nombreuses tentations qui les entourent avec les « mêmes heures de travail qu’en temps normal ou être entouré de personnes qui ne jeûnent pas ». Rien d’étonnant pourtant, puisqu’il s’agit du pays du Coca-Cola et du Mc Donald.

Le mois du Ramadan, il n’y en a certes qu’un seul dans le calendrier musulman. Mais dans chaque région de cette planète, il est vécu de mille et une manières différentes les unes des autres. Celle qui caractérise ce mois sacré aux Etats-Unis n’est pas du tout à envier. Combien de Marocains résidant dans ce pays seraient prêt à se payer le voyage pour retrouver la mère patrie ? Tous sans doute ! Faudrait-il alors penser à une opération Marhaba…Spécial Ramadan.

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