Tensions à Dakhla. Le décès dans la nuit du dimanche d’un détenu sahraoui, Hassana El Ouali, a brisé l'habituel calme de cette ville. Des manifestations se sont produites devant l’hôpital militaire, où le défunt a été admis quatre jours auparavant, avec une confrontation entre jeunes et sympathisants du Polisario d'un côté, et les forces de l’ordre de l'autre. Des affrontements qui se sont poursuivis jusqu’à 5 heures du matin le lundi 29 septembre. Un bilan fait état de l’arrestation de quatre personnes, dont trois ont été libérés plus tard dans la soirée, et de quelques éléments des forces auxiliaires blessés.
La famille exige une autopsie
Dès l’annonce du décès, l’Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA), proche du Front Polisario, a remis en question les circonstances de la mort du détenu. Elle a également reproché aux autorités d'avoir interdit toute visite de la famille d’El Ouali à l’hôpital militaire. De son côté la direction du Polisario a annoncé un deuil pour aujourd’hui, mardi.
Le dossier a donc pris une tournure politique. L’AFAPREDESA a annoncé son projet de saisir le Groupe de travail sur la détention arbitraire, relevant de l’ONU, le Comité contre la torture et le Rapporteur contre la torture afin d'enquêter sur ce cas. De son côté, la famille de Hassana El Ouali refuse, pour le moment, de récupérer le corps du défunt. Elle exige, au préalable, une autopsie.
La délégation de Tamek donne sa version
Avec un léger retard, la délégation générale de l'Administration pénitentiaire a été contrainte de donner sa version des faits. Les services de Tamek répliquent aux accusations de négligences médicales dont aurait souffert El Ouali, affirmant qu’il «avait bénéficié tout au long de la période de sa détention des soins nécessaires, avec nombre d'examens et de traitements médicaux (36 examens, dont 20 au sein de l'établissement et 16 aux hôpitaux publics de Laâyoune et de Dakhla)».
La même source ajoute, dans son communiqué, que le défunt a «subi une endoscopie», sans toutefois préciser l’organe ou les organes examinés par le tube optique. De son vivant, Hassan El Ouali était diabétique et atteint d’un ulcère à l’estomac.