Mohamed Talhaoui, un Marocain de 37 ans vivant à La Rochelle est en grève de la faim depuis mardi dernier. Et pour cause, il ne dispose toujours pas de carte de séjour de dix ans malgré plusieurs demandes à la préfecture. Ce titulaire de deux masters, dont un en mécanique à l'université de La Rochelle, a été expulsé de son logement étudiant, rapporte le quotidien Sud Ouest. Et depuis qu’il a commencé à déposer des demandes pour l’obtention d’un titre de séjour valable pour dix ans, il ne reçoit en retour que des récépissés d’une année. Une situation qu’il vit mal.
Tente devant la marie
Pour y mettre fin, Mohamed Talhaoui n’a pas hésité à installer une tente devant la préfecture. Il dénonce le refus de la préfecture qui, selon lui, nuit à son intégration professionnelle. Avec ses deux masters, il pourrait en effet formuler des demandes d’emploi, mais sans des papiers cela s’avère perdu d’avance. Mais Mohamed est déterminé à obtenir gain de cause d’autant plus que ses parents ont la nationalité française. «Je n'ai rien à perdre. Je continue ma grève de la faim jusqu'à l'obtention d'une carte de séjour de dix ans», clame-t-il. «Mes parents sont français. J'ai fait mes études en France et je vis en France», précise ce Marocain, soutenu par l’association du droit au logement (DAL).
Depuis son expulsion, il vit dans la rue. «Depuis, j'habite dehors dans une voiture en panne. J'attends un logement attribué par l'office public de l'agglomération rochelaise mais je ne pourrais rentrer dans les lieux que fin novembre», confie-t-il à Sud Ouest. Pour lui, «une personne sans logement est une personne sans dignité». Mais malgré toute cette galère, Mohamed pourrait vivre des jours encore plus compliqués car, par le passé, il a eu affaire à l’administration.
Une OQTF en 2007
Selon toujours Sud Ouest, Mohamed était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) en 2007. Il avait alors été placé en centre de rétention à Bordeaux, mais avait réussi à faire casser cette mesure par le tribunal administratif de Poitiers et à rester en France. Aujourd’hui, la préfecture n’entend pas lui accorder un titre de séjour de dix ans, mais une régularisation pour une année à nouveau. Le représentant du DAL et un conseiller municipal rochelais ont même rencontré le directeur de cabinet de la préfète dans ce sens. L’administration a demandé au plaignant de déposer une demande d’ici le 28 octobre. Seulement, ce dernier ne souhaite pas se contenter d’une année de plus, mais il veut un titre de dix ans. Cette fois, il n’a pas encore envisagé d’aller au tribunal.