Mercredi soir, Hicham Mansouri, un journaliste membre de l’association marocaine pour le journalisme d’investigation, a été agressé par deux hommes inconnus près de la gare Agdal-Rabat. En quelques minutes, ils l’ont roué de coups et pris la fuite à bord d’un véhicule qui les attendait. Blessé à la tête et au visage, il a été transporté aux urgences du CHU de la capitale dans un premier temps, puis vers l’hôpital Cheikh Zaid. Les médecins de cet établissement lui ont prescrit un certificat médical pour une incapacité de 25 jours.
Mansouri dépose une plainte contre X
Aujourd’hui, cette nouvelle affaire prend une nouvelle tournure. Dans des déclarations à Yabiladi, Mansouri, accompagné de son célèbre avocat Me. Abdelaziz Nouidi, assure qu’ «il compte déposer une plainte contre X au tribunal de première instance de Rabat», précisant -alors qu’il était en discussions avec nous- qu'ils sont en route vers la juridiction.
Hicham nous a confié également qu’avant l’agression, il n’a reçu «aucune menace que ce soit par des messages écrits ou des appels téléphoniques» émanant d’une partie non-identifiée. Néanmoins, il a reconnu qu’à plusieurs reprises, il a été contraint de changer le mot de passe de son adresse mail par crainte d'un piratage.
Le site de l’AMJI piraté
Si par ces mesures préventives, il a réussi à sauver sa boîte mail, ce n’est pas le cas du site de l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation, qui vient d'être défacé par un pirate. La page d'accueil a été remplacée par des images pornographiques.
Les deux actes, l’agression de Hicham et le piratage de la page web de l’AMJI, ont été précédés par la disparition de documents appartenant au président de l’association, l’historien Maâti Mounjib, subtilisés du siège de l’ONG alors qu’il se trouvait en voyage.
Autant d’éléments troublants. Pour le moment, Hicham Mansouri refuse d’établir un lien entre les trois incidents. Le 5 septembre, ce sont les locaux de l’association des victimes de torture, sise à Casablanca, qui a été «visitée» par des inconnus. Cette ONG, présidée par le docteur Manouzi, prodigue des soins aux anciens prisonniers politiques durant les années de plomb.