Le torchon brule entre le Maroc et Amnesty. Les autorités n’ont guère apprécié un communiqué de l’ONG des droits de l’Homme avançant, en citant des sources proches du Polisario, que sept détenus sahraouis à la prison Lakhel de Laâyoune auraient subi des «mauvais traitements». «Des témoins ont rapporté qu’ils souffraient de sévères contusions et de blessures aux poignets», précise AI. Des allégations de torture, immédiatement, relayées par l’AFP.
Le démenti de Rabat
Dans une répartition des rôles entre médias officiels, c’est 2M qui a été désignée pour répandre la parole de Rabat mais, cette fois, avec une preuve à l’appui. Une vidéo montrait, en effet, que les sept sahraouis refusaient d’accéder à leur cellule. L’un d’eux muni d’un bout de verre s’automutilait. Des gardiens armés d’une couverture tentaient de l’en empêcher. Des images qui, manifestement, accordent du crédit à la version marocaine.
Une source à Laâyoune nous confie qu’ «à l’origine de cet incident, qui remonte à mercredi, une série de revendications de ces prisonniers que la direction du centre pénitencier a tenté, selon ses moyens, d’y répondre favorablement. Les détenus exigeaient qu’ils soient réunis dans une seule et même cellule. Chose qu’ils ont finalement obtenu après quelques heures de discussions. Puis ils ont demandé d’être transférés dans une autre cellule, estimant que celle où ils logent est exigüe et en mauvais état». Et d’ajouter que «pour se faire entendre, ils ont initié une grève de faim».
De son côté, le wali de Laâyoune, Yahdih Bouchab, un ancien cadre du Poilisario, a précisé dans des déclarations à 2M, que la dépêche de l’AFP est «dénuée de tout fondement», soulignant que le procureur du roi et des éléments de la police judiciaire se sont déplacés à la prison Lakhel pour mener une enquête.
La balle est dans le camp de Mustapha Ramid
Le reportage de 2M annonce, par ailleurs, qu’une expertise médicale aurait conclu à l’inexistence de torture sur les corps des sept détenus. Ces Sahraouis, de surcroit des détenus de droit commun comme indiquait 2M, subiront-ils le même traitement que le département de Ramid a réservé à Ouafaâ Charaf et Oussama Hassani ? Pour rappel, les deux membres du Mouvement 20 février ont été condamnés par la justice marocaine respectivement à un an et trois ans de prison pour «allégations mensongères de torture».