Les services de sûreté auditionnent des Marocains qui fuient la guerre en Libye. Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien Al Massae assure que plus d’une soixantaine de MRE, une fois l’avion qui les transportait atterri à l’aéroport Mohammed V, se sont vus emmener, à bord de deux autocars par la police. Ils ont alors été conduits au siège de la préfecture de police de Casablanca pour y subir des interrogatoires de douze heures.
Les questions des policiers concernaient essentiellement les raisons de leurs installations en Libye et leurs activités. Ils ont été également interrogés sur d’éventuelles relations avec les groupes armées et on leur a demandé s’ils avaient suivi des entrainements au maniement des armes ou pris part dans les combats qui ravagent le pays maghrébin.
Craintes des jihadistes qui retournent au Maroc
«Vu le contexte actuel, cette procédure est tout à fait normale. C'est une mesure préventive qui vise à s’assurer des identités des personnes interrogées», nous une confie une source proche du dossier. «Chaque Etat se doit de protéger ses citoyens. Le royaume ne peut en aucun cas baisser la garde et laisser des terroristes qui combattaient en Syrie ou en Irak, profiter du retour forcé de la communauté marocaine de Libye pour entrer clandestinement au pays sans être questionner par la justice et préparer tranquillement des attentats ou bien entrainer des jeunes», ajoute-t-elle.
Par ailleurs, depuis quelques mois, les services de renseignements au Maroc portent un grand intérêt aux évolutions sur le front syrien. Et pour cause, la confrontation armée entre les combattants de Daesh et ceux du Front Al-nosra, antenne d’Al Qaida, avait obligé plusieurs jihadistes marocains à changer de plans. Ils durent alors se résoudre à opter pour un point de chute provisoire en Libye en attendant de nouvelles instructions de la part de leur hiérarchie.
Ce choix était motivé par la présence sur le territoire des Partisans de la Chariaâ, qui compte déjà une expérience en Syrie, et la situation de chaos qui règne actuellement dans l’ancien pays de Kadhafi. C'est ce qui explique, d’ailleurs, l’envoi de plusieurs éléments de la DGED en Libye, chargés de suivre les combattants qui arrivent dans ce pays.