Se targuer, à chaque fois, du titre du «gouvernement de Sa majesté» commence à agacer certains partis de l’opposition. L’émission «Mobacharatan Maâkom», diffusée hier soir sur 2M, a eu au moins le mérite de révéler l'agacement des leaders de l'opposition, ainsi que le niveau inquiétant du débat politique au Maroc.
Et pourtant, le début promettait. Autour de l’animateur, les secrétaires généraux de l’USFP et l’Istiqlal se tenaient prêts pour riposter aux déclarations des ministres Habib Choubani, du PJD, et Nabil Benabdellah du PPS. Sur le papier, toutes les conditions étaient réunies pour une réconciliation des Marocains avec la politique. Un objectif visiblement raté, la prestation des quatre laissant réellement à désirer.
Question existentielle : qui appartient au roi ?
La querelle entre Benabdellah et Lachgar, son ancien allié au sein du Bloc démocratique, valait le détour et restera comme un grand moment de télévision. L'object du différend : qui peut se prévaloir du titre d’appartenir à Sa majesté. Alors que le ministre de l’Habitat, assurait que tous les précédents, l’actuel et les prochains gouvernements sont de «Sa majesté», le premier secrétaire de l’USFP l’interrompit pour clamer que l’opposition a également la même filiation.
Le comble dans toute cette affaire, c’est qu’il y a quelques années, des formations de gouvernement comme l’USFP et le PPS dénonçaient avec vigueur l’étiquette de «socialistes» ou de «communistes de Hassan II» que leurs collaient des organisations d’extrême gauche. Les temps ont visiblement changé.
Choubani et Chabat ont ouvert le bal
Quelques minutes auparavant, le PJDiste Choubani et l’istiqlalien Chabat se chamaillaient sur le même point. Le premier, reprenant à son compte l’allocution de son supérieur hiérarchique lors du conseil du gouvernement du 9 septembre, dans lequel, Benkirane a précisé devant les autres ministres, que la rentrée politique et sociale de cette année est marquée par les deux discours du roi Mohammed VI lors de la fête du Trône et celui du 20 août. L'année dernière, il avait dit en substance... exactement la même chose.
Des propos qui n’ont guère plu à Chabat, contraint de remettre les pendules à l’heure. Le chef de la Balance a appelé son adversaire à laisser le roi à l’écart des surenchères politiciennes, précisant que le souverain n’appartient pas exclusivement au gouvernement mais il reste le roi de tout le peuple marocain.