Hafida, une ancienne caissière musulmane voilée de Carrefour, qui travaillait dans un hypermarché de Villeurbanne, avait été licenciée soudainement, après être revenue d'un congé parental. Ce jeudi, le conseil des Prud'hommes de Lyon a tranché en sa faveur. Il vient de condamner le groupe de grande distribution à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à son ancienne employée.
La justice a reconnu un licenciement «sans cause réelle», rapporte l’AFP. «Ma cliente pense que travailler au sein de la société Carrefour tout en manifestant sa croyance n'est pas en contradiction avec son contrat de travail. Elle a eu l'impression d'être victime de discrimination», a déclaré Me Haouda Hathroubi, son avocate. Selon cette dernière, le principe de «neutralité absolue» édictée dans le règlement intérieur se heurte à celui de la liberté religieuse. «Une liberté garantie par la constitution française et la cour européenne des droits de l'homme».
Contacté par l’AFP, Carrefour s'est refusé à tout commentaire. Les deux parties ont deux mois pour faire appel de la décision.