Mohamed Kotbi était, jusqu’à il y a quelques années, employé dans un des plus grands et luxueux hôtel du monde : le Waldorf Astoria de New York. Aujourd’hui, l’homme, originaire du Maroc et musulman de confession, est cependant sans travail. Selon le journal américain Le New York Post, qui rapporte son histoire ce dimanche, la direction de l’établissement l’a viré en 2012 après qu’il ait refusé de porter un autre nom que le sien, sans consonance arabe.
Edgar ou Hector
L’hôtel en question est situé en plein Manhattan, sur la célèbre Park Avenue. C’est un gratte-ciel de 47 étages, qui fait 191 mètres de hauteur, datant de 1931, aujourd’hui réputé pour les multiples expositions d'art qu’il accueille tout au long de l’année. Il fait partie de la chaîne d'hôtels Waldorf-Astoria Collection1 qui, elle-même, appartient au groupe hôtelier Hilton.
Mohamed Kotbi, lui, y a travaillé durant 28 années, comme serveur de banquet, jusqu’en 2012, où il s’est retrouvé brusquement à la porte. Selon le New York Post, les problèmes avaient commencé un peu plus tôt, en 2011, lorsque la direction de l’établissement lui demande de laisser son vrai prénom de coté pour en porter un autre. Celle-ci l’aurait ainsi forcé à porter «Edgar» ou «Hector» comme nouveau prénom sur son badge. Mais Mohamed ne se laisse pas faire.
Ce dernier refuse de se plier aux vœux de ses employeurs et intente à la place un procès contre eux pour «discrimination». Peu après, il est limogé.
«Ils m’ont détruit !»
Le procès a eu lieu et la justice s’est prononcée en sa faveur en aout dernier, en réclament pour lui un dédommagement de 17 500 dollars. «Ils m'ont vraiment détruits», a déclaré Kotbi, 52 ans. «C'était ma vie. C'est le seul travail que je n’ai jamais eu», regrette-t-il. Mohamed ne compte, toutefois, pas en rester là.
L’homme, encore très affecté par sa perte d’emploi injustifiée, compte déposer une nouvelle plainte cette semaine devant la Cour suprême de Manhattan pour avoir subi des «représailles illégales» dans cette histoire.
«Si nous n’obtenons pas justice pour notre client, nous comptons prendre des mesures en concertation avec la communauté pour protester, organiser des manifestations et des rassemblements devant l'hôtel», prévient son avocat Brad Gerstman. Contacté par le même journal, le groupe Hilton, propriétaire de l'hôtel Waldorf, a refusé de commenter cette affaire.