Tanger est à la une de l’actualité nationale. Cette fois, c’est pour un coup de filet dans les milieux salafistes. Une opération qui s’est déroulée hier, dans le quartier Jirari, relevant de l’arrondissement de Béni Makada. Un quartier devenu, depuis quelques années, un haut lieu du radicalisme dans la capitale du Détroit.
Jusqu’à présent le ministère de l’Intérieur n’a pas encore publié de communiqué annonçant l’arrestation de trois individus (Ismail M.), (Mohamed A.) et (Bilal B.), indique un site d’actualité à Tanger. Ils sont par ailleurs fortement soupçonnés de liens présumés avec une organisation terroriste. Une allusion probable à l’Etat islamique puisque Béni Makada est devenu,un réservoir, intarissable, de recrues au profit du groupe dirigé par Aboubakr Al Baghdadi.
Les circonstances de l’interpellation sont quasiment les mêmes que lors de précédents démantèlements de cellules terroristes. Une équipe de la Brigade nationale de la police judiciaire a fait le déplacement jusqu’à Tanger pour procéder à l’arrestation.
Béni Makada, un bastion des radicaux
Des sources affirment que les trois prévenus sont actuellement à Casablanca au siège de la BNPJ. Ils seront placés en garde à vue pendant au moins 96 heures, renouvelables trois fois. Une période durant laquelle ils seront interrogés par des éléments de la Brigade, pour être ensuite déférés devant un juge antiterrorisme près de la cour d'appel de Salé.
Cette nouvelle interpellation dans les milieux salafistes opérant à Béni Makada ne constitue guère une surprise. L’arrondissement est connu pour abriter des extrémistes qui ont réussi à tisser une sorte d’alliance avec des trafiquants de drogue. Les auteurs de ce partenariat au niveau local n’hésitent pas à entrer en conflit directe avec la police. Pour preuve, les incidents de mai dernier lorsque des jeunes radicaux ont agressé deux policiers venus arrêté un dealer. Par ailleurs, des sources à Tanger avancent l’hypothèse que l’interpellation des trois individus serait lié à ces troubles.