Une fois n'est pas coutume, c'est Tétouan qui a abrité, mercredi, une réunion entre les ministres de l'Intérieur du Maroc et de l'Espagne. Une rencontre surprise. Elle intervenait, trois jours après les révélations du quotidien El Mundo sur l'interception par une patrouille de la Guardia civil d'un yacht à bord duquel se trouvait le roi Mohammed VI.
Officiellement Mohamed Hassad et Jorge Fernández Díaz ont abordé les dossiers de l'immigration et le trafic de drogue. Et "ils ont renouvelé leur attachement à améliorer continuellement les mécanismes d’échange d’informations entre les services de renseignements, notamment dans le domaine de la lutte contre les réseaux de recrutement de combattants pour les groupes terroristes", indique un communiqué du ministère marocain de l'Intérieur.
Objectif : Présenter des excuses
Pourtant des médias espagnols n'hésitent pas à avancer que l'objectif du déplacement de Díaz à Tétouan était de clore une fois pour toute l'incident du contrôle du yacht royal par des éléments de la Guardia civil, le 7 août dernier. Un acte considéré comme "une provocation par le palais royal (marocain) et l'armée", ajoutent les mêmes sources.
C'est justement pour éviter toute conséquence négative du zèle d'une équipe des gardes-côtes sur les intérêts espagnols au royaume que le gouvernement Rajoy a dépêché en urgence son ministre de l'Intérieur. D'autant que -précisent les mêmes médias-, les autorités à Rabat avaient au préalable informé leurs homologues à Madrid de la sortie du roi Mohammed VI dans les eaux au large de Ceuta.
Un déplacement qui se voulait secret
Par ailleurs, si la rencontre entre Hassad et Díaz se voulait être secrète, le choix de la ville de Tétouan répondait parfaitement à ce souci. Cependant, les choses ne se sont pas passées comme prévu. La presse a eu vent de sa tenue, chamboulant ainsi, tout les plans des deux ministres. Une fois l'information diffusée, ils ont été contraint de replacer la rencontre dans le cadre officiel.
Reste à savoir si les Espagnols ont réussi à convaincre les autorités marocaines avec les arguments qu'ils ont présentés en vue de tourner la page de l'incident du yacht de Mohammed VI. Eléments de réponse dans les prochains semaines.